Critique d’Andromaque, de Racine, vu le 29 octobre 2010 à la Comédie Française.
Avec Cécile Brune, Eric Ruf, Céline Samie, Léonie Simaga, Clément Hervieu-Léger, Stéphane Varupenne, Suliane Brahim, et Aurélien Recoing ; mis en scène par Muriel Mayette
Je pense que tout le monde connaît l’histoire d’Andromaque … c’est une captive du fils d’Achille, Pyrrhus, qui l’aime. Mais elle aime toujours son feu mari, Hector. Pyrrhus, promis à Hermione, risque de déclencher une guerre s’il ne contrôle pas son amour …
Pour ma première connaissance de Racine, je n’ai pas été trop déçue.
Les acteurs sont très bons, et le texte est parfaitement dit. Malgré tout, on peut regretter ce qui semble être une « erreur de distribution » ; il est clair que Cécile Brune, pourtant très bonne actrice, n’est pas faite pour le rôle d’Andromaque ; elle semble ailleurs, elle parle d’un bien trop ton las, sans changer de ton, sans adopter d’autre posture que « bras ballants, tête d’enterrement » …
Cependant, il manque quelque chose à la mise en scène ; en effet, les comédiens ne se touchent ni ne se regardent jamais, ce qui est génant. Je regrette également le fait qu’une musique de fond, incessante, sans doute présente pour rajouter un peu de tension à l’atmosphère, ne fait qu’énerver le spectateur (enfin, moi, en tout cas). J’avoue que je n’avais jamais vu ça ; la musique est essentielle au théâtre, je pense, mais entre deux actes, ou juste en début et en fin de pièce ; mais durant tout le spectacle, c’est dingue, non !? Ici, cela donne surtout l’impression que le metteur en scène ne fait pas assez confiance à la musicalité du texte, peut-être au talent des acteurs à bien rendre la beauté du texte …
De plus, la salle était insupportable (voir article sur la Comédie Française) : des gens qui toussent toutes les secondes, qui mâchent des chewing-gum bruyamment, qui se mouchent, qui bougent, bref, qui s’ennuient.
Une note aussi sur le décor et le costume ; gris, blanc, et beige, simple, donc pas trop d’engagement de ce côté-là … Un peu triste, morne, sombre … Dans le ton de la pièce, pourrait-on dire … Oui et non ; on met les personnages principaux (Oreste, Hermione, Andromaque, Pyrrhus) sur le même plan que leurs confidents (point de vue du costume) : est-ce vraiment le meilleur point de vue à adopter ?
Malheureusement, il est clair que c’est au spectateur d’entrer dans la pièce, et non le contraire : il faut se prendre au jeu pour arriver à suivre …
Je vous le conseille tout de même.
Voici un avis après avoir vu la diffusion vidéo d’Andromaque joué au théâtre Antique d’Orange : Magnifique. Les acteurs semblent plus « dans la pièce » que lorsque je l’avais vu … ils se lâchent bien plus sur scène et la beauté du texte de Racine n’est ressort que mieux. Wouuuah. C’est beau. Ça fait pleurer
Placement : premiers rangs, parfait (les acteurs ne jouent pas sur le bord de la scène).