Ivo la vie

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Critique de Ivo Livi, de Ali Bougheraba et Cristos Mitropoulos, vu le 5 novembre 2016 au Théâtre de la Gaité
Avec Camille Favre-Bulle, Ali Bougheraba, Benjamin Falletto, Cristos Mitropoulos, et Olivier Selac

Je vais vous raconter une histoire. L’histoire d’une jeune fille qui, abonnée au théâtre 14 il y a 6 ans maintenant, doit aller voir un spectacle intitulé Un de la Canebière. Après avoir regardé la bande-annonce, l’hésitation monte : voir ou ne pas voir ce spectacle ? Il ne lui dit rien. Mais le destin l’y poussera finalement : tombant amoureuse de cette troupe qui a tant à donner, elle ne manque aucun de ses spectacles par la suite, les découvrant toujours plus énergiques, toujours plus brillants, toujours plus généreux.

J’ai déjà vu ce spectacle au Festival OFF, cet été. Par conséquent, j’ai déjà écrit une critique, que je voulais dithyrambique. C’est difficile, face à un spectacle pareil. Rien qu’à le décrire, on perd en enthousiasme : voilà un spectacle qui va vous raconter la vie d’Yves Montand. Bim, vous avez déjà perdu tous les moins de 30 ans. C’est une troupe d’origine marseillaise qui va la raconter en chanson. Schlack, on s’imagine une troupe de branquignols. Ces a priori, je les avais, les voilà rejetés au placard. Pourtant, pour m’en séparer, il me fallait une sacré dose de théâtre ; ils me l’ont donnée. Mieux encore, ils dépassent tout ce que je peux imaginer. Chaque fois que je les vois, c’est une claque théâtrale, un regain d’énergie, un bouchon de champagne qui explose.

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Je me sens un peu désarmée pour essayer de décrire l’ambiance, le rythme, la vie qui déborde de ce spectacle. Figurez-vous : la joie. Les rires, la musique, l’entrain. Cette équipe-la aime ce qu’elle fait, ce qu’elle joue, et prend un plaisir immense à nous le transmettre chaque soir. C’est même presque étonnée qu’elle se rend compte, au salut, que le public a pris autant de plaisir – voire plus ! – qu’elle à la voir jouer, à la voir nous conter l’histoire d’Yves Montand.

Cette troupe-là sait. C’est un peu comme chez Michalik : ils ont la formule magique qui va bien. Ils connaissent le truc. Ils savent jongler entre l’histoire qu’ils racontent et les apartés hilarants. Ils savent créer des ambiances heureuses, tragiques, étonnantes, angoissantes. Ils savent les enchaîner avec brio, ils savent garder l’attention du spectateur 1h40 durant sans jamais le perdre. Ils savent chanter, danser, faire des claquettes, raconter une histoire, blaguer, rire, et pleurer.

Ce spectacle a tout pour plaire. C’est une leçon d’histoire, une leçon de théâtre, une leçon de vie. Je ne veux pas vous perdre dans une critique qui n’en finit pas d’encenser une pièce, donc je vais bientôt m’arrêter. Je demande juste que vous me croyiez, et que vous laissiez une chance à cette troupe qui a tant à donner, comme je l’ai fait il y a 6 ans maintenant. C’est un plaisir encore plus immense pour moi que de les voir évoluer de salle en salle, avec un public toujours plus nombreux, toujours plus enthousiaste. Lorsqu’aujourd’hui, au sortir du spectacle, j’entends tous les spectateurs, encore enfiévrés par ce qu’ils viennent de voir, remercier jusqu’au technicien qui rouvre les portes, je me rends d’autant plus compte du bonheur qu’ils sèment partout où ils se donnent. Allez-y, vous ne le regretterez pas.

Un spectacle vitalisant. A voir de toute urgence. ♥ ♥ 

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Sarvil, l’Oublié de la Canebière, Comédie Bastille

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Critique de Sarvil, l’Oublié de la Canebière, de Ali Bougheraba et Frédéric Muhl-Valentin, vu le lundi 5 novembre 2012 à la Comédie Bastille
Avec Ali Bougheraba, Camille Favre-Bulle, Benjamin Falletto, et Cristos Mitropoulos, dans une mise en scène de Frédéric Muhl Valentin

Si le théâtre est ma passion, je ne dénigre pas pour autant les autres arts. Au contraire, la musique, c’est également très important pour moi. Je ne sors pas sans musique. Tous genres de musique. Parmi eux, de la chanson française. J’aime beaucoup la chanson française ! Ce genre de spectacle a donc tout pour me charmer. D’excellents comédiens, un rythme tout aussi bon, des chansons gaies, d’autres plus tristes, un fil directeur … Bref, tout semble parfait.

René Sarvil est un parolier marseillais, trop souvent oublié, dont ces comédiens, durant ce spectacle, tentent de reconstituer la vie. Vie qui peut paraître banale au fond mais qui, animée par les Carboni, devient intéressante, rythmée, mouvementée, gaie, comique. Un vrai plaisir !

Ali Bougheraba est notre monsieur Loyal. C’est lui qui construit l’histoire, c’est lui qui incarne René Sarvil. Si sa voix n’est pas aussi performante que celle de nos trois autres comédiens, il n’en reste pas moins un excellent acteur. Avec une gestuelle précise et un talent comique indéniable, il nous rend à merveille le personnage. Il possède également un sens du rythme parfait, et place des jeux de mots aux instants clés, si bien que le public est hilare du début à la fin, et que les applaudissements et les bravos fusent. 

Nous reste alors nos trois chanteurs. (Et l’accordéoniste, mais il va de soi qu’il joue très bien de son instrument, non ?) Parmi eux, Benjamin Falletto. Excellent acteur, il dispose également d’une voix, et d’une maîtrise de sa voix, étonnante. Lui si fluet a un timbre plutôt grave, et si puissant. Cette voix est enchanteresse, elle est tout simplement magnifique et tellement agréable à écouter ! Lorsqu’il chante Fascination, on a les larmes aux yeux. C’est beau et émouvant. Et très impressionnant. A ses côtés, de très bons chanteurs également : Cristos Mitropoulos, qu’on connaissait déjà des autres mises en scène des Carboni et qui possède lui aussi une très belle voix, et Camille Favre-Bulle, qu’on découvre avec plaisir, sous le nom de … Vicky.

Enfin, les chansons choisies sont accompagnées de petites chorés, toujours très en rythme et très ensemble. Ces acteurs ont vraiment le sens de la troupe. Les chansons sont très bien choisies.

Vraiment, tout pour plaire. Courez-y ! ♥ ♥ ♥ 

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Les Carboni

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Après l’enthousiasme qui a succédé la pièce Un de la Canebière, j’écris mon second article sur les troupes « à suivre ».

Comme je le souligne dans la critique de Un de la Canebière, la troupe ne comporte que de très bons acteurs, mais ils n’excellent pas dans les mêmes domaines ; Marc Pistolesi, joue très bien le clown, et fait beaucoup rire de ses pitreries et acrobaties tout au long de la pièce ; Benjamin Falletto, est excellent dans son rôle de Maître d’Hotel un peu déjanté (pour ne pas dire complètement dingue), et chante également très bien (il fait partie d’un groupe, Absolute) ; Ali Bougheraba est un comique, et, même si sa voix n’est pas aussi travaillée que les autres, il chante relativement bien … se débrouillant pour ramener la chanson « à son avantage » ;  Barthélémy Giulj est très bon dans son rôle de « Bien Allumé des Ampoules » (comme dit Ali B.), tenant toute la pièce en louchant, le dos complètement plié ; Cristos Mitropoulos chante, et joue, vraiment très bien, il n’a aucun défaut (apparent) , sur scène, en tout cas ; Edwige Pellissier n’apparaît pas beaucoup, mais, lorsqu’elle joue la Tante Clarisse, son ton de voix, et son anxiété quand elle ne comprend plus rien de ce qui se passe, sont très bien joués ; Laure Dessertine est tout simplement splendide en Margot, c’est l’actrice que j’ai préféré dans la pièce ; Lucile Pessey, bien qu’un peu « en-dessous des autres » niveau jeu, a une voix plus que ravissante (c’est une véritable chanteuse, ça s’entend) ; Sonia Pintor I Font nous fait beaucoup rire lorsqu’elle réplique en … Catalan ? En tout cas, une langue qui se rapproche de l’espagnol, elle-même étant née à Barcelone. Enfin, les trois musiciens Mathieu Becquerelle, Patrick Gavard-Bondet, et Stéphane « Bouba » Lopez, qui jouent d’un bout à l’autre (oui oui, même avant l’entrée en scène des comédiens), sont essentiels à l’ensemble !

En un mot comme en cent, c’est une troupe vraiment complète, une troupe à suivre (même si elle joue plus souvent à Marseille …) !

Un de la canebière, Théâtre 14

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Critique de Un de la Canebière, de René Sarvil, Henri Alibert, et Vincent Scotto (mise en scène Frédéric Muhl-Valentin), vu 2 fois au théâtre 14
Avec Lucile Pessey, Cristos Mitropoulos, Ali Bougheraba, Marc Pistolesi, Sonia Pintor-i-Font, Laure Dessertine, Benjamin Falletto, Mathieu Becquerelle, Barthelemy Giulj, Stéphane « Bouba » Lopez, Patrick Gavard-Bondet, Edwige Pellissier ]

« Et pourtant, je partais avec un très mauvais a priori … »

En sortant du théâtre, un sourire vissé sur les lèvres depuis 2 heures, j’ai répété inlassablement cette phrase … Car tout, dans ce spectacle, est réussi, et donne envie de taper des mains au rythme de la musique, de se lever et de chanter et danser tout comme les comédiens … Et de revenir !

Tout d’abord, une très agréable surprise, en arrivant au théâtre (30 minutes d’avance, comme d’habitude !) … Le maître d’hôtel, et une autre comédienne sont là pour accueillir les spectateurs avec des « Bonjour, vous êtes bien installés ? » et les musiciens jouent déjà, pour notre plus grand plaisir !

Puis le spectacle commence, et on est tout de suite pris dans cette histoire, quelque peu tarabiscotée, mais tout de même amusante ! Les chants, les drôleries, et les moments plus romantiques des comédiens s’enchaînent avec une parfaite aisance, et je crois n’avoir rien à reprocher, si ce n’est quelques moments un peu longs … mais nécessaires au bon déroulement de l’histoire !

Une mention spéciale à Pénible, joué par Marc Pistolesi, qui fait « le clown » pendant 2heures sans jamais s’arrêter, qui salue la plupart des spectateurs au début de la pièce, et qui ne montre à aucun moment un signe de faiblesse ! En réalité, tous les acteurs mériteraient une mention spéciale … Ils excellent tous, mais pour des raisons différentes (voir article sur Les Carboni)

A voir … et à revoir !

Et même à écouter, car le CD est en vente à la sortie, pour 30 ? non … 20 ? non … 15 ? non … 13Euros !

Placement : 1er rang … ou places VIP !