Ici Gregory

Critique de Ici Nougaro, de Charif Ghattas, vu au Théâtre de l’Atelier le 10 mars 2023.
Avec Grégory Montel et Lionel Suarez, mise en scène Grégory Montel et Charif Ghattas

Par complice de MDT

Grégory Montel s’est fait connaître par son rôle d’agent dans la série Dix pour cent. Il a un physique latin de petit taureau qui rappelle celui de Claude Nougaro, ainsi qu’un reste d’accent du sud, et entretient une vraie passion pour le chanteur. Charif Ghattias lui a écrit un monologue, qui le transforme en un artiste de troisième ordre, Mathias, vivotant de galas où il campe le sosie de Nougaro. Lâché par les deux femmes de sa vie : sa compagne et son agente -qui n’a pas donné son nom pour un biopic sur Nougaro, il est harcelé par les huissiers. Grégory Montel est accompagné sur scène par un musicien, auquel il s’adresse mais qui reste muet, au point qu’on se demande s’il n’est pas une vision de l’esprit troublé de Mathias. Cet (excellent) accordéoniste l’accompagne dans les courts passages chantés et dans les transitions entre les tableaux.

Le spectacle a été créé à Marseille, peut-être sur une scène plus modeste que celle de l’Atelier, qui n’est pas vraiment appropriée pour une scénographie si sobre, voire pauvre. Le texte est très bien écrit, dans un style « nougaresque », avec des scansions, un vrai goût de la langue, et même des passages brillants. Il est un peu moins bien construit qu’il n’est écrit, car il y a peu de progression : la fin est un retour en arrière par le souvenir, qui aurait pu s’insérer ailleurs.

Le sujet est davantage Mathias que Nougaro, même s’il y a une brève évocation biographique. Et c’est là que le bât blesse, car on est frustré sur le plan de la chanson : alors même que Grégory Montel chante extrêmement bien, qu’il s’approprie la gestuelle scénique de Nougaro de manière très juste, et sans rien de parodique, il ne dispense que quelques mesures de ces chansons magnifiques, qui décupleraient pourtant l’émotion qui sous-tend le texte. Peut-être y a-t-il là un problème de droits ?

Donc la soirée est frustrante, on a l’impression d’une cote mal taillée : si le chanteur est à ce point important pour le personnage, il aurait fallu renforcer la relation entre les deux, et faire un spectacle vraiment musical.
Pour autant, j’ai apprécié ce spectacle, et la raison en est Grégory Montel, qui le porte avec une sincérité énorme, nougaresque, et beaucoup de talent : se révèle un acteur capable d’occuper la scène presque seul, avec une impressionnante force de communication pour faire partager sa passion.

Un spectacle qui gagnerait à être donné dans une salle plus intime.

© Pierre Gondard

Des Parents pas terribles

Critique des Parents Terribles, de Jean Cocteau, vus le 3 mars 2023 au Théâtre Hébertot
Avec Muriel Mayette-Holtz, Charles Berling, Maria de Medeiros, Émile Berling, Lola Créton, mis en scène par Christophe Perton

Ça doit faire deux ans que j’attendais ce spectacle ! Tout semblait réunit pour me plaire. La distribution était plus qu’alléchante – retrouver Charles Berling et Muriel Mayette m’enchantait autant que découvrir Maria de Medeiros sur scène – la dernière mise en scène de Christophe Perton m’avait énormément plu, et la perspective de découvrir Cocteau au théâtre m’intéressait beaucoup. Bref, j’étais un public quasiment acquis. Tout est dans le quasiment.

Des parents terribles… terriblement frappés, oui. La pièce tourne autour d’Yvonne (Muriel Mayette), qui voue un véritable culte à son fils Michel, à la limite de l’indécence. Il n’est pas rentré de la nuit et elle s’imagine tout sauf l’évidence : il est probablement avec une autre femme. Cela lui semble inenvisageable. C’est pourtant ce que pensent aussi les deux autres habitants de la maison : Georges (Charles Berling), son mari qu’elle délaisse et qui a pris pour amante qui s’avèrera être celle chez qui son fils a découché, et Léo (Maria de Medeiros), sa soeur, toujours amoureuse de Georges et qui va progressivement se transformer en chef d’orchestre pour dénouer cet imbroglio.

J’ai pris peur lors des premiers échanges. La scène sonne faux, les comédiens ne jouent pas ensemble, le texte peine à se faire entendre. Mince. Ça ne dure pas très longtemps et le spectacle se met finalement en place, mais quelque chose reste malgré tout de ce début boiteux. C’est impalpable, mais c’est là. C’est toujours étonnant de se retrouver face à ce genre de spectacle. Tout est pourtant très bien en apparence : les comédiens sont bons, les dialogues fusent, le rythme s’installe bien, et pourtant. Un « et pourtant » que je commence à bien connaître. Un « et pourtant » qui ne nécessite pas de creuser bien loin. Un « et pourtant » qui trouve son origine dans les difficultés rencontrées avec un matériau fondamental, probablement même le matériau de base, sans lequel rien ne peut être construit : le texte.

Moi qui avais hâte de découvrir l’écriture théâtrale de Cocteau, me voilà bien déçue. Ça m’évoque Giraudoux : c’est lourd, il y a trop de mots, tout est explicité, dit, redit, trop dit. C’est une écriture chargée de dialogues mais trop vide d’intérêt et légèrement artificielle. La situation met du temps à s’installer et même une fois le mécanisme posé, c’est comme si l’action était figée, qu’elle n’avançait pas réellement. Alors on se raccroche à autre chose.

La chance du spectateur, c’est qu’il y a une merveilleuse branche à laquelle se raccrocher et qui s’appelle Muriel Mayette-Holtz. On l’a peut-être trop côtoyée en tant que metteuse en scène, jusqu’à presqu’oublier la formidable comédienne qu’elle était. C’est un rôle taillé pour elle, indéniablement – et c’est aussi le plus intéressant de la pièce. Elle est faite pour ce genre de personnage délirant de femme quasi-incestueuse, de drama queen à la fois complètement théâtrale et débordante de naturelle. Sur scène, c’est une lionne qui porte une grande fragilité. Une femme-enfant impétueuse et délicate. Elle est fascinante. Et, il n’y a pas à dire, elle sauve le spectacle.

Partagée entre la déception du texte et l’enthousiasme de la performance.

Celui-là, on ne l’oubliera pas

Critique de Oublie-moi, d’après Matthew Seager, vu le 21 février 2023 au Théâtre du Petit Saint-Martin
De et mis en scène par Marie-Julie Baup et Thierry Lopez

Oublie-moi, c’est un peu mon acte manqué de cet été à Avignon. J’avais évidemment mis le spectacle dans ma sélection, Marie-Julie Baup oblige, mais ma place n’a pas été correctement réservée et le spectacle affichant complet (et mon planning aussi), je n’ai pas réussi à le voir à ce moment-là. Mais j’étais quasi-sûre que le spectacle viendrait à Paris. Plus qu’à prendre mon mal en patience… Et voilà. 7 mois après, c’est bon. Enfin !

Oublie-moi, c’est une histoire d’amour. La première chose à laquelle j’ai pensé en découvrant le titre et en comprenant le sujet, c’est à ce film avec Ryan Gosling, N’oublie jamais. Deux oeuvres qui parlent d’Alzheimer, deux manières différentes d’utiliser le verbe oublier. Oublie-moi, c’est l’histoire de Jeanne et d’Arthur, depuis leur rencontre jusqu’à leur séparation. Ils étaient pourtant follement amoureux et leur chemin semblait tout tracé. Mais la vie en a décidé autrement.

J’ai été conquise dès la première scène. Avec moi c’est simple, il suffit que les comédiens se mettent à danser sur scène pour que je sois comblée – je suis une spectatrice facile en fin de compte ! Sachant que la rencontre entre nos deux personnages se passe en boîte de nuit, autant vous dire que j’étais aux anges. D’autant que Thierry Lopez est un danseur absolument délicieux, sensuel et drôle à la fois. Cette entrée en matière est très réussie, c’est un moment vraiment plein, beau et léger à la fois. Un début de relation magique et niais, décalé, facétieux, plein d’humour et d’amour. On s’attache immédiatement aux personnages et à l’histoire qu’ils vont construire à deux.

La grande force de ce spectacle, c’est sans doute la sincérité qui émane du plateau. Ils pourraient chercher à tirer les larmes, et jouer le drame de manière bien plus grandiloquente : ils n’en font rien. Au contraire, la détresse retenue de Marie-Julie Baup est bien plus déchirante que tous les pleurs qu’elle aurait pu jouer. Son naturel est bouleversant. Leur complicité au plateau est palpable et permet de faire passer des émotions bien au-delà de ce que les mots seuls peuvent exprimer. La composition de Thierry Lopez touche au coeur, et ces yeux ahuris, vides, qui cherchent une réponse qui ne vient pas, deviennent presque douloureux pour le spectateur. On vit cette histoire avec eux. Près d’eux. Et les émotions en sortent décuplés.

Un vrai beau moment de théâtre. ♥ ♥ ♥

© Frédérique Toulet

Merci pour ce moment ?

Critique de Un président ne devrait pas dire ça… de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, vu le 17 février 2023 au Théâtre Libre
Avec Thibault de Montalembert, Scali Delpeyrat, Hélène Babu et Lison Daniel, mis en scène par Charles Templon

Un Président ne devrait pas dire ça, c’est vraiment le genre de spectacle qui joue avec mes contradictions. Je suis vraiment partagée entre l’intuition qu’adapter un tel livre à la scène n’est pas une bonne idée, la curiosité de savoir ce qu’ils ont pu en faire malgré tout, et l’envie de revoir Thibault de Montalembert sur scène, quand même. On voit ce qui a fini par prendre le dessus. Je ne peux pas dire que j’ai été totalement convaincue, mais je ne peux pas dire non plus que j’ai passé une mauvaise soirée.

L’idée était donc d’adapter le livre des journalistes Gérard Davet de Fabrice Lhomme écrit à partir des rencontres organisées pendant la quasi-intégralité du mandat de François Hollande lors desquelles chacun semblait avoir un but précis : d’un côté, s’assurer une petite promotion en faveur d’une potentielle réélection, de l’autre, arriver à rapporter du croustibail de qualité. L’adaptation a fait le choix de conserver fidèlement les dires du Président, mais s’est accordée une plus grande liberté sur tout ce qui entoure ces presque cinq ans d’échanges réguliers.

J’étais vraiment circonspecte, je dois dire que je suis finalement plutôt agréablement surprise. L’adaptation fonctionne : ce qui nous est proposé à été pensé pour la scène. C’est dramatisé autant que possible, les dialogues font avancer l’action, le propos est tangible. On pourrait croire que c’est la base, mais j’ai vu trop de créations basées sur du vide pour ne pas me méfier. Alors autant saluer l’effort et le travail, ça ne fait pas de mal.

Ceci étant, on sent quand même les deux parties distinctes du spectacle. D’un côté, l’aspect journalistique, basé sur la fiction. De l’autre, l’aspect politique, entièrement constitué de verbatim. Le premier se tient bien, Thibault de Montalembert porte son personnage avec un bel aplomb, son duo avec Lison Daniel fonctionne tout à fait, les interventions d’Hélène Babu sont un régal. Je dois reconnaître que j’ai suivi ces échanges avec une vraie attention.

Mais le second est plus compliqué à faire exister théâtralement. Les rencontres journaliste/président sont d’abord projetées sur la porte du cabinet présidentiel – on les suppose filmées en direct juste derrière – avant d’être jouées réellement devant nous dans un second temps. Je comprends le besoin de dynamiser cette forme, compliquée à théâtraliser, mais les vidéos sont lourdes et l’effet est manqué. Cette grande porte qui sert de support aux projections a peut-être une autre fonction cachée : occuper un peu l’espace. Parce que finalement, compte tenu du propos du spectacle, avait-on véritablement besoin d’un si grand plateau ?

Le spectacle est finalement battu par ce qui fait sa force. C’est parce que nous avons tous entendu parler du livre, par les personnages qu’il met en scène, par ce qu’il a impliqué politiquement parlant, qu’il nous attire. Mais c’est aussi lui qui le contraint. Ce matériau ne semble pas avoir trouvé sa place. Trop honnête pour nuire à l’homme politique, mais pas non plus assez flamboyant pour donner un grand spectacle. François Hollande ne se lâche à aucun moment. L’enjeu de l’interview, les rapports de pouvoir qui pourraient s’instaurer entre les personnages au fil des discussions ne se ressentent pas vraiment. Peut-être la fiction aurait-elle été plus intéressante – mais alors on aurait perdu le côté marketing, et peut-être quelques producteurs au passage. Triste réalité du spectacle vivant.

C’est plutôt un bon travail, mais au bout du compte, quel intérêt ?

Le big spectacle de Melody Mourey

Critique de Big Mother, de Mélody Mourey, vu le 15 février 2023 au Théâtre des Béliers Parisiens
Avec Patrick Blandin, Pierre-Yves Bon, Ariane Brousse, Guillaume Ducreux, Marine Llado et Karina Marimon, mis en scène par Mélody Mourey

J’ai vu Les crapauds fous de Melody Mourey il y a quelques années. Il y avait déjà une patte, c’est indéniable. Aujourd’hui, le style s’est amélioré, affiné, affirmé, pour donner un spectacle juste complètement dingue, sorte de page turner théâtral. J’avais visé juste en me disant que le sujet abordé correspondant à merveille à l’énergie de la jeune metteuse en scène. On aurait envie de dire qu’on sent l’influence de Michalik, mais Melody Mourey semble s’en démarquer avec une narration plus intense, l’intuition que quelque chose restera en nous au sortir de ce spectacle. Qui est juste une bombe théâtrale.

Je dois reconnaître qu’à la vue du sujet, j’étais déjà emballée. Le big data, la surveillance numérique, la fausse gratuité du net sont des sujets qui me passionnent. Et on est complètement là dedans. Big Mother a des airs de Cambridge Analytica. Il y est question de jeux d’influence, d’élections politiques, de conflits d’intérêts et, évidemment, de business de données. Mais c’est avant tout un thriller haletant, alors autant ne pas trop en dévoiler.

C’est un spectacle qui commence à toute allure. J’ai l’impression de commence par une pure banalité. Et pourtant ce début n’a rien de banal. Cette puissance n’a rien de de banal. Cette énergie-là, ce coup de fouet qui nous emporte à la seconde où le rideau s’ouvre, c’est quelque chose qu’on ne voit pas tous les jours. Il ne suffit pas de courir partout sur un plateau en hurlant pour insuffler de l’énergie à un spectacle. Il faut parvenir à nous faire croire que l’urgence est sur le plateau, à cet instant-là, pour éclipser tout le reste en un millième de seconde. Il faut que ce soit simple. Une simplicité à couper le souffle, voilà ce que nous propose Melody Mourey dans ce Big Mother.

L’équipe réunie sur le plateau est absolument fascinante. Ils ne relâcheront pas la pression d’un millibar durant tout le spectacle. C’est un spectacle en hypertension. Mais tout n’est pas non plus qu’une histoire de technique. C’est un spectacle sérieux et intense qui s’autorise des pas de côté avec beaucoup de style. Qui balance des punchlines comme des bombes. Qui multiplie les ambiances, qui soigne sa scénographie, qui met en valeur ses personnages secondaires. Bref, de l’ultra-généreux d’ultra-qualité. Qui se hisse directement sur le podium de mes recommandations pour les mois – voire les années – à venir. Bravo.

Ce n’est pas Big Mother mais bien moi qui vous regarde et vous juge si vous manquez ce spectacle. Courez-y ! ♥ ♥ ♥

Françon is a God, oh !

Critique de En attendant Godot, de Beckett, vu le 8 février 2023 à la Scala Paris
Avec Éric Berger , Guillaume Lévêque, André Marcon, Gilles Privat et Antoine Heuillet, mis en scène par Alain Françon

Françon, toujours Françon. J’y reviens toujours. Comme si mon univers théâtral tournait un peu autour de lui. Ce Godot a un goût tout particulier pour moi, car j’ai découvert Beckett avec Françon, et Françon avec Beckett. C’était il y a plus de dix ans, et j’ai toujours en moi des bouts de cette soirée d’exception. Ce soir, il y a quelque chose de cette ambiance-là. C’est mon premier Godot, et je l’aborde avec toujours cette excitation folle qui précède la découverte d’un nouveau texte, la même qu’il y a dix ans. Une gamine, prête à attendre Godot, et à être éblouie.

C’est la tradition, donc je vais mettre deux mots sur la pièce, mais vraiment, on se sait : En attendant Godot est impossible à résumer. Il faut se figurer deux gars (et ils resteront des hommes tant que Beckett ne sera pas passé dans le domaine public, il l’a bien précisé et ses ayant droit veillent au grain) sur un plateau quasiment nu, avec un arbre et un rocher, qui font passer le temps en attendant Godot. Qui est Godot, on ne le saura jamais vraiment. Ils vont rencontrer deux autres gars à un moment, ça va leur faire passer un peu de temps aussi, alors ils sont contents. Ils attendent, et on attend avec eux.

Comme toujours, après avoir vu un spectacle de Françon, je me demande ce que je vais bien pouvoir écrire. Comme on se sent petit, après avoir assisté à un spectacle comme celui-là. Ça commence dès l’entrée dans la salle. Bouche bée devant le décor de Jacques Gabel. C’est d’une beauté sans nom, et ça s’impose comme une évidence. C’est d’ailleurs le sentiment que j’aurai durant tout le spectacle. L’impression de voir la pièce telle qu’elle a été pensée. C’est le seul metteur en scène qui me donne une telle sensation de vérité absolue. Je savoure cette chance.

C’est une impression récurrente chez Françon, mais qui m’a semblé avoir une tonalité toute particulière ce soir-là. La langue de Beckett est sans doute en cause : un dialogue pareil, il faut pouvoir le faire passer. Et justement, Françon le fait passer avec une facilité déconcertante. On se retrouve avec l’impression d’assister aux dialogues les plus clairs qu’on ait jamais entendu. Comme si ces échanges, pourtant absurdes et étranges à bien des égards, devenaient limpides. Comme si on était branché sur la traduction de la pensée de Beckett en temps réel. L’évidence, à nouveau.

Cette évidence découle aussi du merveilleux duo qu’il a su composer. André Marcon et Gilles Privat sont fascinants. Leur complicité habite leur plateau. Ils jouent, au-delà même de leurs personnages : ils jouent comme des enfants. C’est cette connexion entre eux, ce sentiment d’une compréhension absolue de l’un avec l’autre, qui rend cette attente aussi captivante. Ils font exister un monde au travers de leurs échanges. Ils arrivent à mettre de la légèreté dans cette attente sans rien lui ôter de son existence pesante, jouent à un rythme effréné sans jamais occulter la sensation de temps qui passe, font se côtoyer leur incroyable humanité avec la mort qui semble rôder autour. La vie est là, qui laisse aussi de la place à une dose de théâtralité assumée et réjouissante, dosée juste à point pour être vraiment savourée. Tout y est.

Mon premier Godot, donc. C’est bon, c’est fait, je ne l’attends plus. ♥ ♥ ♥

Godot à l’infini

Critique de Fin de Partie, de Samuel Beckett, vue le 2 février au Théâtre de l’Atelier
Avec Denis Lavant, Frédéric Leidgens, Claudine Delvaux et Peter Bonke, mis en scène par Jacques Osinski

J’avais évidemment entendu parler de cette Fin de partie lors du Festival d’Avignon OFF 2022, mais je me doutais bien qu’elle allait venir à Paris. Et même alors, il m’a fallu beaucoup beaucoup d’échos positifs pour me décider enfin à y aller. C’est difficile de passer après un spectacle qui vous a marqué. Fin de partie, c’est le premier Beckett que j’ai vu sur scène, c’est aussi ma première rencontre avec Alain Françon, et enfin c’est la première critique dont mon grand-père m’a dit qu’elle était particulièrement fine et poussée. Bref, il fallait vraiment un grand spectacle pour pouvoir passer au-dessus de ce souvenir. Bingo.

« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. » Cette phrase qui ouvre la pièce est peut-être son meilleur résumé. J’aurais du mal à en dire beaucoup plus. On découvre Hamm et Clov dans un intérieur sombre et légèrement inquiétant, qui apparemment donne sur la mer. On n’en saura pas vraiment davantage. Hamm est aveugle et paraplégique, Clov est son serviteur. Les deux personnages semblent complètement interdépendants. Et ils jouent ce nouveau jour de leur vie devant nous.

C’est là que je me rends compte comme la langue de Beckett m’avait manqué. Et comme la mise en scène de Jacques Osinski lui fait honneur. C’est un texte qui semble appeler ce genre de mise en scène qui joue le texte sans jamais en augmenter la moindre virgule. Qui joue la situation autant que l’absence de situation. Qui joue les mots autant que les silences. Et même les sons. La première scène en est une démonstration magistrale. Rien n’est dit, et pourtant les variations de sons produites semblent poser une ambiance à elles seules. Les didascalies de Beckett, si importantes dans Fin de Partie, sont là. On les entend, on les voit, on les sent jusque dans nos orteils. Et nous voilà partis pour un voyage hors du commun.

Et c’est là que, malgré tout, je me rends compte que j’étais peut-être un peu jeune lorsque j’ai rencontré cette pièce pour la première fois. Je n’avais pas perçu, comme ici, la présence aussi intense de la fin du monde. On a parfois l’impression d’être dans Black Mirror. Jacques Osinski n’arrête rien, ne propose pas davantage. Il avance le long d’un couloir et ouvre des portes sans jamais les franchir. Ce pourrait être la dernière conversation entre Clov et Hamm, ou ce pourrait être un même scénario qui se répète. On pourrait être dans un bateau à la dérive ou dans une maison après une attaque nucléaire. Ce pourrait être l’antichambre de la mort, ou le premier jour du reste de leur vie. Ce qui semble l’intéresser particulièrement, c’est le lien qui existe entre ses personnages. S’ils sont encore là, c’est parce qu’ils existent par les autres avec qui ils interagissent.

Et quels autres ! On pourrait enchaîner les poncifs, dire d’eux qu’ils sont complémentaires (c’est vrai), infiniment précis (c’est vrai), complètement fascinants (c’est toujours vrai). On pourrait en écrire des choses sur la composition gestuelle de Denis Lavant, on pourrait probablement disserter rien que sur sa manière inénarrable de monter à l’échelle. C’est un plaisir de spectateur sans pareil. Mais ce qui marque particulièrement, cette chose indicible qui semble transcender le plateau, c’est à quel point chacun de leur geste ou de leur parole vient réhausser leur humanité, comme si l’arrêt du mouvement, ou celui du son, entraînerait l’effacement de ce qu’ils sont pour toujours. C’est extrêmement mal dit, mais il y a quelque chose de cette ordre-là. Une condition humaine à laquelle on s’accroche.

Jeu, set, et match, Jacques Osinski et ses formidables comédiens remportent tout. Bravo. ♥ ♥ ♥

Einstein et Chaplin atomisés

Critique de Albert et Charlie, d’Olivier Dutaillis, vu le 20 janvier 2023 au Théâtre Montparnasse
Avec Daniel Russo, Jean-Pierre Lorit, et Elisa Benizio, mis en scène par Christophe Lidon

Je le sais. Je le sais, qu’il ne faut pas que j’aille voir ce genre de spectacle, parce que après quelques années en tant que spectatrice, je pense arriver à cerner à peu près une pièce grâce à son affiche et son résumé, et, même si parfois il m’arrive de me tromper, je vise dans le mille quand même 90% du temps. Mais voilà, j’aime beaucoup Daniel Russo, j’aime beaucoup le Théâtre Montparnasse, alors je continue d’y croire. Mais je me soigne, je me soigne…

Albert et Charlie, comme son nom l’indique presque, c’est Albert Einstein et Charlie Chaplin. Vous connaissez peut-être la célèbre photo de leur rencontre lors de la première des Lumières de la ville en 1931, et la citation qui va avec (dont l’origine reste douteuse) : « Ce que j’admire le plus dans votre art, dit Albert Einstein c’est son universalité. Vous ne dites pas un mot, et pourtant… le monde entier vous comprend. – C’est vrai, réplique Chaplin. Mais votre gloire est plus grande encore : le monde entier vous admire, alors que personne ne vous comprend. » On a du mal à croire qu’ils ont véritablement eu cet échange. Mais encore, je pourrais y croire. En revanche, l’échange inventé par Olivier Dutaillis, vraiment, c’est non.

Il faut se figurer trois personnages. Les deux premiers sont donc l’incarnation de nos génies… sans le génie. Et oui, c’est un simple mortel qui écrit l’échange, et ça se sent : les sujets sont amenés avec de grosses ficelles (« J’ai une idée de film en rapport avec l’actualité » – ou encore, au sujet de la bombe atomique : « Ça ne vous pose pas de problème, Albert ? »), les débats sont très binaires et très thématiques (Hitler, la bombe, le maccarthysme), parfois creux (on parle des chaussettes d’Einstein, si, si). Et pour égayer un peu tout ça, on ajoute un personnage féminin – dont l’existence, je dois le dire, m’a complètement déprimée : la gouvernante de Einstein, personnage au fort accent germanique, pendant supposé comique du spectacle (comprendre : lourd) qui le materne au possible et semble surtout dessiné pour interrompre des dialogues qui sinon risqueraient de s’enliser dans le rien.

Alors se pose la question : pourquoi monter cet échange ? C’est un mystère pour moi. On ne touche pas du bout de l’ongle la moindre once de génie de l’un ou de l’autre, mais même si on avait appelé ça « Conversation entre un scientifique et un artiste », au-delà de la virtuosité présumée de l’un ou de l’autre personnage, ça ne tient pas vraiment debout – et surtout ça manque cruellement d’intérêt. On est quelque part au milieu du néant. Et même les deux comédiens de talent qui incarnent nos personnages ne peuvent s’en sortir. D’ailleurs, le soir où on y était, on avait presque l’impression qu’eux non plus n’y croyaient pas.

Ça commence à être un running gag avec les créations du Théâtre Montparnasse. Espérons que la prochaine sera la bonne !

© Fabienne Rappeneau 

Un bon « Mois »

Critique d’Un mois à la campagne, de Tourgueniev, traduction de Michel Vinaver, vu au Théâtre de l’Athénée le 11 janvier 2023
Avec Louis Berthélémy, Clémence Boué, Jean-Noël Brouté, Stéphane Facco, Isabelle Gardien, Juliette Léger, Guillaume Ravoire, Mireille Roussel, Daniel San Pedro, et en alternance Nathan Goldsztejn / Lucas Ponton / Martin Verhoeven, mise en scène de Clément Hervieu-Léger

Par complice de MDT

Je n’avais au départ pas l’intention de voir cette production, Alain Françon ayant monté naguère cette pièce de façon inoubliable, avec Anouk Grinberg en Natalia. Ce qui a déclenché l’envie, c’est le nom d’Isabelle Gardien dans la distribution. Sociétaire de la Comédie-Française, elle avait été remerciée la même année que Catherine Hiegel, sans qu’on en parle. J’aimais beaucoup cette actrice du Français, en outre excellente chanteuse ; j’avais essayé de la retrouver sur scène mais apparemment elle ne jouait plus. Je suis reconnaissante à Clément Hervieu-Léger de lui donner l’occasion de remonter sur scène, et à moi de la revoir. Donc, en route pour l’Athénée.

Un mois à la campagne est écrit par Tourgueniev en 1850. Natalia (Clémence Boué) est la femme d’un riche propriétaire terrien, elle a un fils, Kolia, une pupille, Véra (Juliette Léger), et un chevalier servant, Rakitine (Stéphane Facco) qui lui fait souvent la lecture, et qu’elle malmène. Durant l’été, un nouveau précepteur, jeune homme venu de Moscou s’occupe de son fils. Natalia, qui s’ennuie, s’intéresse à ce jeune Alexeï (Louis Berthélémy), provoque les confidences de Véra qui est amoureuse de lui, et s’aperçoit qu’elle est jalouse. Rakitine se rend compte de tout cela, et va éviter un drame familial en s’effaçant et en poussant Alexeï à en faire autant. Véra aura grandi en un été, perdu toute confiance en Natalia, et épousera un vieux propriétaire terrien, poussée par le cynique médecin de la famille (Daniel San Pedro), qui y a intérêt. Le mari de Natalia (Guillaume Ravoire, un peu en dessous des autres au niveau du jeu) et sa belle-mère (Isabelle Gardien, dont on sent la joie de remonter sur un plateau) n’y auront vu que du feu.

Bref, en fin de compte, presque rien ne se passe, sinon le sacrifice volontaire de Rakitine, le départ d’Alexeï, et le triste mariage de raison de Véra. Mais on sera passé tout près d’une explosion de la famille, à cause des nerfs à vif de Natalia, qui prend soudainement conscience qu’elle n’a jamais aimé, et qu’elle n’est plus jeune, en s’attachant à un jeune homme qui, lui, n’a pas conscience de son pouvoir de séduction, surtout auprès d’une « grande dame ». C’est une très belle pièce, infiniment triste pour ce qu’elle dit de l’incompréhension entre les êtres, et même des êtres par eux-mêmes, et de vies manquées ou sacrifiées, et souvent très comique avec le contrepoint de personnages réalistes et terre à terre (le médecin, le mari), ou légèrement caricaturaux (la belle-mère, le vieux prétendant).

© Juliette Parisot

Les mises en scène de Clément Hervieu-Léger à la Comédie-Française ne m’avaient jamais convaincue, mais il signe ici un spectacle classique et très convaincant par sa direction d’acteurs. Tous les personnages sont bien dessinés, les dialogues font mouche et expriment bien la nature de leurs relations. Stéphane Facco est un remarquable Rakitine : d’une désinvolture de façade, il sait faire entendre l’affection profonde qu’il a pour Natalia, et la douleur de l’éloignement. Clémence Boué ne fait évidemment pas oublier Anouk Grinberg, Natalia nerveuse jusqu’au bout des ongles, fascinante et presque dangereuse, mais dans les scènes les plus dramatiques (avec Véra et Alexeï), elle laisse voir le désarroi d’un personnage qui perd pied. Daniel San Pedro est un excellent médecin – le rôle est en or. Après un démarrage un peu languissant, la pièce nous accroche car son fil dramatique est bien mis en relief, sans pour autant altérer les nuances des sentiments.

J’aurai des réserves sur la scénographie. Le décor est essentiellement une estrade à double niveau, dont je n’ai pas vu l’intérêt (son plancher craque et couvre parfois les voix). Si le dialogue est très bien dit et porté, les déplacements des personnages, sont contraints par ce dispositif : ils montent et descendent, ou tournent autour de cette estrade. Le fond de scène est noir tout au long de la pièce. Est-ce par manque de moyens ou pour figurer le néant, la mort qui attend tous ces êtres qui s’agitent ? En tout cas c’est un peu frustrant, et surtout cela ne permet pas d’évoquer « la campagne » du titre, lieu de travail pour certains, d’exaltation ou d’ennui pour d’autres, et facteur important de la pièce. D’ailleurs, comme souvent chez Clément Hervieu-Léger, il n’y a pas de création d’atmosphère, il n’y a que les personnages et le texte, et rien qui les enveloppe et les porte pour les transcender, pas non plus d’idées de mise en scène qui permettrait de donner une portée symbolique à ce drame. Sauf peut-être l’image finale…

Mais pour qui veut découvrir cette pièce magnifique et cruelle, cette production repose sur une lecture vraiment attentive du texte, et sur une bonne troupe. ♥ ♥

© Juliette Parisot

Que voir à Paris en 2023 ?

C’est à présent la tradition (et je la sais demandée et attendue), voici ma pré-sélection des spectacles à voir cette saison ! J’adore ce moment où tout ce que j’ai sélectionné me fait envie, où tous les spectacles sont encore plein de potentiel, et où mon enthousiasme ne présente encore aucune tache ! Je ne sais pas si j’arriverai à tout voir, l’agenda étant déjà bien chargé, mais cela donne des idées en tout genre : public, privé, classique, contemporain, il devrait en avoir pour tous les goûts ! Et je reste preneuse de vos retours, en commentaires ou sur les réseaux sociaux, des pièce que vous avez vues et que vous me conseillez !

THÉÂTRE DE LA HUCHETTE

J’ai vu quelques spectacles d’Emmanuel Besnault maintenant, et même si j’avais été un peu déçue par son Fantasio l’année dernière, j’attends cette nouvelle création avec beaucoup d’impatience, d’autant que j’ai découvert très récemment que Marion Préïté, une comédienne que j’ai découverte à l’Artistic Théâtre il y a quelques semaines à peine, serait de la partie. La Tempête en musique et avec seulement trois comédiens, sacré challenge !

La Tempête – A partir du 27 janvier

THÉÂTRE MONFORT

Chloé Oliveres, je la suis depuis un petit moment maintenant, et c’est d’ailleurs grâce à elle que j’ai découvert Les Filles de Simone, que je me suis mise à suivre également, parce que c’est très chouette ce qu’elles font. J’ai manqué leur création à L’Azimut à l’automne dernier, mais cette fois-ci la date est sanctuarisée pour arriver à les voir.

Derrière le hublot se cache parfois le linge – Du 10 au 21 janvier

THÉÂTRE MONTPARNASSE

Plusieurs émotions contradictoires en découvrant la prochaine création du Théâtre Montparnasse : la joie à l’idée de retrouver Daniel Russo sur scène, et quand même un petit sentiment de déjà vu avec encore un spectacle qui met en scène des personnages célèbres. Charlot, on l’a quand même vu il n’y a pas si longtemps sur la scène du Montparnasse…

Albert et Charlie – A partir du 18 janvier

Bon, là, il y a eu ce qu’on appelle un ascenseur émotionnel : j’adore Marc Citti, mais j’ai beaucoup de mal avec l’écriture d’Isabel Le Nouvel. Et l’affiche est très moche. Je n’ai pas encore réussi à résoudre le conflit intérieur en moi. A suivre.

Une étoile – A partir du 9 février

THÉÂTRE DE LA SCALA

Olalala, mais qu’est-ce que je l’attends celle-là. Si vous suivez ce blog, vous savez peut-être que Alain Françon, pour moi, c’est le GOAT, c’est le plus grand, c’est tout ce que j’aime au théâtre, et le voir retrouver Beckett quand s’agite encore en moi l’immense souvenir de Fin de Partie il y a 11 ans déjà, c’est beaucoup beaucoup d’émotions. D’autant que je ne connais pas cette pièce, je ne l’ai ni lue ni vue, donc la découvrir dans la version du Maître s’annonce juste l’extase. Oui, oui, tout simplement.

En attendant Godot – Du 3 février au 8 avril

La jolie découverte de la semaine dernière, c’est que j’avais manqué ce joli cadeau dans la programmation de la Scala Paris. Dominique Valadié mise en scène par Alain Françon, c’est évidemment un must see. C’est rigolo comme se font les choses : je n’avais jamais entendu parler de ce monologue de Beckett jusqu’à il y a peu de temps, puis j’en ai vu deux versions très différentes de manière rapprochée ; et comme on dit, jamais deux sans trois…

Premier Amour – Du 22 mars au 19 avril

THÉÂTRE DE POCHE-MONTPARNASSE

J’essaie toujours de faire un tour au Poche Montparnasse à la reprise de saison, d’autant plus qu’ils reprennent souvent avant tout le monde ce qui permet d’éviter l’habituel casse-tête infini du planning. J’aime beaucoup Samuel Labarthe, et ça me suffit pour avoir envie de découvrir L’Usage du monde.

L’Usage du monde – A partir du 5 janvier

COMÉDIE-FRANÇAISE

J’ai découvert l’écriture de Büchner l’année dernière avec le Léonce et Léna mis en scène par Loïc Mobihan et même si c’était sans doute un peu trop romantique pour moi, l’envie de découvrir un nouveau texte est plus forte malgré tout. Et puis, voir une mise en scène de Simon Déletang hors Bussang, ça aussi, je dois dire que ça m’intrigue.

La Mort de Danton – Du 13 janvier au 4 juin

Au moment où j’écris ces lignes, je ne me souvenais plus pourquoi j’avais réservé La Dame de la mer. On prend les places en juin, et puis on oublie. En retournant sur la fiche du spectacle, je m’en suis souvenue : c’est une pièce d’Ibsen, j’adore Ibsen, et je ne sais pourquoi il est quand même rarement joué par chez nous. En plus, il y a Laurent Stocker. Que demander de plus ?

La Dame de la mer – Du 25 janvier au 12 mars

Je réserve systématiquement pour les Cabarets du Français. La chanson au théâtre, c’est mon péché mignon, et quand c’est fait par les Comédiens-Français en plus, c’est généralement très réussi. Et puis aussi, j’adore Souchon.

La ballade de Souchon – Du 26 janvier au 5 mars

THEATRE LIBRE

Alors j’avoue que je suis un peu circonspecte à l’idée de théâtraliser ces entretiens avec François Hollande… tellement circonspecte que lors de mes premières recherches sur la deuxième partie de saison, le spectacle avait échappé à mon radar ! Mais j’aime trop Thibaut de Montalembert pour laisser mes doutes prendre le dessus. Et c’est donc la curiosité qui l’emporte !

Un président ne devrait pas dire ça – A partir du 10 février

BOUFFES DU NORD

Podalydès à la mise en scène, accompagné d’une très belle distribution (Cécile Brune, Philippe Duclos, Mélodie Richard, Nada Strancar, entre autres), je n’ai pas cherché beaucoup plus loin pour ajouter ce spectacle à mon abonnement.

L’orage – Du 12 au 29 janvier

Samuel Achache, ça fait un petit moment que j’en entends parler, et son Sans tambour a fait beaucoup de bruit – en bien – lors du Festival d’Avignon cet été. Heureuse d’ajouter encore un spectacle musical à cette liste !

Sans tambour – Du 22 février au 5 mars

Alors la raison pour laquelle j’ai réservé pour Vertiges s’appelle Suzanne de Baecque. Découverte dans La Seconde Surprise de l’amour de Alain Françon la saison dernière, la comédienne m’a tapé dans l’oeil (sans aucune originalité : je pense qu’elle a tapé dans l’oeil d’à peu près tous les spectateurs). Bref, j’ai hâte de la retrouver sur scène.

Vertiges (2001 – 2021) – Du 23 mars au 8 avril

THEATRE DE L’ATELIER

Elle est vraiment très jolie, la programmation du Théâtre de l’Atelier pour cette deuxième partie de saison. Fin de Partie, c’est un peu sacré pour moi car c’est mon premier grand souvenir d’une mise en scène d’Alain Françon, mais je pense qu’on peut faire suffisamment confiance à Jacques Osinski pour créer un nouveau beau et grand souvenir rattaché à cette pièce.

Fin de Partie – A partir du 19 janvier

THEATRE DU ROND-POINT

J’ai beaucoup entendu parler de Thomas Poitevin, qui a explosé sur les réseaux sociaux pendant le confinement, et pourtant je n’ai toujours pas vraiment vu ce qu’il y produisait. J’aime beaucoup l’idée de voir transposé sur scène quelque chose qui a commencé sur les Instagram. Mais je reconnais que je n’ai pas grande idée de ce que je vais voir.

Thomas joue ses perruques – Du 2 au 18 février

THEATRE MARIGNY

J’ai dû voir Joyeuses Pâques à la télévision avec mes parents étant plus jeune, et j’en ai vaguement le souvenir d’un moment drôle. Je suis sûre que la version Briançon va me laisser un souvenir qui restera longtemps. Et je suis infiniment heureuse de voir un spectacle avec huit comédiens et comédiennes sur scène, sans tête d’affiche, dans un théâtre tel que le Marigny. Rien que pour ça, déjà, bravo !

Joyeuses Pâques ! – A partir du 9 février

THEATRE DE LODÉON

Je trouve toujours les mises en scène de Galin Stoev intéressantes. Même quand je n’aime pas, même quand on ne partage pas du tout la même vision de la pièce, c’est toujours fait avec intelligence et ça interroge des aspects de la pièce souvent peu mis en lumière. Alors j’ai hâte de voir où on se retrouve et où on ne se retrouve pas pour cet Oncle Vania.

Oncle Vania – Du 2 au 26 février

Je n’aime pas tout ce que fait Jean-François Sivadier, et je n’ai notamment pas la même passion que lui pour Nicolas Bouchaud (qui peut être un très bon Iago, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit) mais j’adore Adama Diop (qui peut d’ailleurs être un très bon Othello). Et je rêve de voir un grand Othello. Je croise les doigts : peut-être que ce sera celui-là !

Othello – Du 18 mars au 22 avril

THÉÂTRE DU PETIT SAINT-MARTIN

J’ai une petite revanche à prendre sur ce spectacle, qui n’avait pas enregistré ma place lors de ma venue à Avignon et que j’ai donc raté puisqu’il affichait complet ! Plutôt de bon augure donc, même si j’avoue que le thème ne m’emballe pas particulièrement, j’ai une totale confiance en ces deux comédiens.

Oublie-moi – Du 27 janvier au 1er avril

THEATRE DES BÉLIERS

Vous avez sans doute déjà entendu parler des spectacles de Melodie Mourey, qui ont triomphé aux Béliers Parisiens. J’ai vu Les Crapauds fous il y a quelques années, et je dois dire que le sujet de Big Mother, en plus de m’attirer tout particulièrement, me semble correspondre à merveille à l’énergie de la metteuse en scène !

Big Mother – A partir du 7 février

THEATRE DES GEMEAUX

Je n’ai encore vu le travail de Thomas Ostermeier qu’à la Comédie-Française, où il ne m’a pas vraiment convaincue, mais j’ai tellement entendu parler de ce Richard III avec Lars Eidinger que j’ai sauté sur cette reprise dès qu’elle a été annoncée ! J’ai hâte.

Richard III – Du 12 au 22 janvier

THEATRE DES VARIÉTÉS

J’ai entendu parler du spectacle grâce aux réseaux de Grégori Baquet… car son fils joue dedans ! Grande fan du père, et peut-être un peu trop curieuse, j’ai très envie de découvrir ce que peut proposer le jeune Théophile Baquet… Et puis ça me permettra de retrouver le travail de Jean-Philippe Daguerre, que je sais de qualité, et que je n’ai pas vu depuis un petit moment !

La chambre des merveilles – A partir du 13 janvier

MAC CRÉTEIL

Après la légère déconvenue de son Tartuffe où les comédiens étaient en réalité encore des élèves-comédiens, j’ai très envie de retrouver le travail de Guillaume Séverac-Schmitz. Et puis, comme je verrai un autre Richard III en peu de temps, ça me permettra de comparer !

Richard III – Du 8 au 10 février

THEATRE HEBERTOT

J’ai des vues sur ce spectacle depuis 2020. Je ne connais pas la pièce de Cocteau qu’on m’a énormément vendue, et je dois dire que la distribution m’attire tout particulièrement. J’adore L’Hébertot, qui est rattaché à plein de jolis souvenirs théâtraux, et j’ai hâte de m’en forger un nouveau.

Les parents terribles – A partir du 22 février

THEATRE DE LA VILLETTE

Bon là c’est simple, il n’y a qu’à écrire que c’est Pommerat et c’est une raison nécessaire et suffisante.

Amours (2) – Du 12 au 29 avril

THEATRE MONTANSIER

J’ai beaucoup entendu parler d’Omar Porras, mais jamais pu assister à l’une de ses mises en scène. J’adore Les Fourberies de Scapin, j’en ai un certain nombre à mon actif, mais je gage que celles-ci entreront dans mon petit panthéon personnel ! Avec Laurent Natrella en Scapin, en plus, je me pâme d’avance !

Les Fourberies de Scapin – Du 25 au 28 janvier

THEATRE DE LA TEMPETE

Ca fait un moment qu’on me parle de Simon Falguières en me disant que ça doit être ma came, et je n’ai toujours rien vu de lui. Les retours étaient mitigés sur son marathon théâtral cet été à Avignon, mais j’aimerais quand même découvrir son travail. Je ne sais pas pourquoi, je m’imagine un peu quelque chose dans le style de Pommerat, alors que si ça se trouve, pas du tout.

Les Étoiles – Du 6 janvier au 5 février