Avis sur la Comédie-Française, 2e version

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Quelques visites sur mon blog et l’on comprend bien vite que c’est là où je passe pas mal de mon temps. La Comédie-Française, il n’y a pas à dire, nous présente le plus souvent des spectacles de qualité soutenus par des comédiens de grand talent. Je vais bientôt voir mon dernier spectacle de la saison ;Cyrano de Bergerac. J’aimerais revenir rapidement sur cette saison, ayant vu près de 15 spectacles au Français cette année. 

J’ai écrit, il y a maintenant presque 2 ans, un article sur le Français. J’étais plus jeune et je m’indignais de la salle si peu attentive et de la scène un peu hypocrite que le premier théâtre de France nous présentait. Aujourd’hui, je crains que mon avis ne change pas, ou peu. La salle est toujours la même. Les portables sonnent, les gens discutent, bougent, soupirent, regardent l’heure. Sur la scène, c’est plus difficile à percevoir. Mais des signes, des anecdotes rapportées, semblent confirmer que parfois, on est plus dans lesingulis que dans le simul. Comme cette confrontation sur scène entre deux acteurs lors d’une représentation de Candide. Et comme probablement d’autres événements passés sous silence …

La Comédie-Française est un lieu qui m’impressionne et sur lequel je m’interroge souvent. Que nous cache-t-on ? Comment est-ce « à l’intérieur » ? Quelle y est la véritable ambiance ? Quel comédien lorgnait quel rôle ? Comment est-ce d’appartenir à pareille troupe ? Quel est la relation entre l’administratrice et les comédiens ? Et la relation entre les comédiens et tous ces acteurs du Français que l’on ne connaît pas : techniciens, maquilleurs, … ? Comment se déroulent les répétitions ? 

Je suis toujours excitée à l’idée d’aller au Français. Quoi que j’aille voir, j’aime retrouver ces comédiens que je commence à « connaître », dont la voix m’est familière et le jeu pourtant toujours renouvelé. Et puis, disons-le, lorsque le Français rate, il rate en profondeur, et c’est aussi drôle (enfin, sauf pour le porte-monnaie). J’avouerais que je me suis presque amusée à écrire cet article sur Phèdre, malgré mon indignation. C’est toujours plus facile de démonter un spectacle que de l’encenser. Et un ratage aussi complet que celui-ci m’offrait un article entièrement négatif : c’est rare et précieux, il ne faut pas le gâcher. Pour revenir à la pièce, elle est malgré tout la preuve que le Français fait des erreurs … et n’apprend pas de celles-ci. Car Phèdre est repris l’an prochain. Lisez les autres critiques, je ne suis pas seule négative.C’est Phèdre qu’on assassine dit Armelle Héliot. Alors pourquoi reprendre un tel spectacle ? Encore une question qui demeure sans réponse.

Heureusement, on voit également des spectacles d’un niveau que l’on trouve rarement ailleurs. Je pense à Antigone, ou encore aux Trois Soeurs. Autant de spectacles qui me laissent un souvenir imperissable. Des spectacles qui m’ont émue aux larmes et que j’ai pris plaisir à revoir ou à réécouter (je rappelle qu’Antigone est disponible ici en podcast). Des spectacles où tout est parfait, de la mise en scène au moindre rayon de lumière ou coin d’ombre, d’un haussement de sourcil à un regard noir de mépris.

Le mandat de Muriel Mayette s’arrête bientôt. Sera-t-elle reconduite au poste d’Administratrice du Français ? Car elle a amené du bon, comme du mauvais … Je mentionnais Phèdre plus haut, mais là n’est pas sa seule erreur, d’après moi… Lorsque j’ai regardé le programme de l’an prochain, j’ai été déçue de l’absence des Cartes Blanches aux comédiens. Dommage que ces moments particuliers aient été supprimés ainsi … Je me souviens pourtant que la salle était pleine pour la Carte Blanche de Cécile Brune … Étonnant enfin de retrouver l’an prochain l’École d’Acteur de Pierre Niney : il me semble en effet un peu jeune pour l’exercice, contrastant avec les autres présentées l’an prochain, comme celle de Martine Chevallier. Mais, si certains des choix de Mayette s’avèrent décevant, il faut tout de même lui reconnaître un don pour dénicher des talents : Hecq, Niney, Jenicot, Lopez, Brahim … ils iront loin. Mais peut-être qu’il faudrait à présent regarnir le Français en femmes, puisque les 6 derniers engagés sont tous des hommes, qui de plus se ressemblent beaucoup … ?

Une année globalement bonne au Français donc, d’excellents spectacles, des surprises agréables, plutôt beaucoup de musique avec deux cabarets et René Guy Cadou, quelques petites déceptions comme Dom Juan, et un échec important (et pourtant improbable : rater Phèdre à ce point, c’est fou). J’en attends au moins autant pour l’année prochaine : pour moi, on n’a pas le droit de rater Hamlet ; si on le monte, c’est qu’on est sûr de soi.

Bien sûr, et même si je ne l’ai pas mentionné dans cet article, je pense à Dominique Constanza, et à ses proches. 

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Laurent Stocker

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La première chose qu’on remarque sur cette photo, c’est peut-être le beau sourire de Laurent Stocker. Un sourire et une joie de vivre qui semblent le caractériser si bien. J’aimerais aujourd’hui vous parler de ce comédien que j’admire beaucoup, et dont le nom me réjouit à l’avance lorsque je vais le voir, car je sais qu’il fait partie de ceux qui parviennent toujours à me surprendre, à renouveler leur jeu. C’est un acteur qui se renouvelle constamment, un acteur qui m’étonnera toujours.
Un proverbe arabe dit « Qui veut paraître grand est petit. » Pour Laurent Stocker, le procédé est inverse. Ce acteur de 1m67 fait partie des plus Grands. Né en 1973, il est aujourd’hui un acteur complet : sociétaire de la Comédie-Française, apparaissant au cinéma, César du meilleur espoir masculin en 2008 pour son interprétation parfaite de Philibert dans Ensemble c’est Tout, vu récemment, hors Comédie-Française, jouer avec brio un Prix Martin à l’Odéon… Il est plein de ressources, de vie, de talent. 
« Nous voulons de la vie au théâtre, et du théâtre dans la vie. » disait Jules Renard. Et cette vie, il l’a. Sans nul doute, il est l’acteur présentant le plus d’entrain et de vivacité que j’ai vu sur scène. Il brille. Il rayonne. Le Figaro qu’il a incarné sur la scène du Français restera dans les meilleurs prestations de ce valet de génie. En plus de la malice et de l’esprit qui caractérisent ce personnage de Beaumarchais, Stocker y ajoutait sa patte : de son Figaro émanait sympathie et joie de vivre, intelligence et amour.
Vittorio Gassman dit qu’« Au théâtre, le langage est tout. » C’est simple, lorsque Stocker parle, on boit ses paroles. Diction sans faille, évidemment, voix claire, forte, commune mais malgré tout reconnaissable. Moi qui n’avait jamais réussi à accrocher au monologue de Figaro, j’y ai trouvé de nombreuses réponses en l’écoutant par lui. Il ne le récite pas. Il le raconte, il l’explique, il le vit. Il soutient l’attention du spectateur avec une facilité … Et je prends l’exemple de Figaro, mais à chaque apparition, c’est un délice que de l’écouter. 
De plus, « L’élément du théâtre est la métamorphose » affirme Heiner Müller. Face à moi, ce n’est jamais le même personnage. Laurent Stocker a une faculté de transformation incroyable. Certes, il est évident que le maquillage aide à se transformer. Mais il y a autre chose. Entre le Mercure d’ Amphitryon, ce Figaro dont j’ai déjà parlé, Philibert, son personnage de Ensemble c’est tout, ou encore Agénor dans Le Prix Martin, je n’ai jamais eu le même homme devant moi. J’aimerais déjà souligner que le personnage pour lequel il a obtenu un César était merveilleusement interprété : l’évolution lente et visible de Philibert est signe d’un réel talent, et son bégaiement est des meilleurs et des plus naturels que je connaisse. Quant à ses autres rôles … J’aurais juré que l’acteur incarnant Agénor avait l’âge du rôle, c’est-à-dire 60 ans. Il avait les difficultés de la vieillesse, le visage marqué, la bouche tirée … De même, pour Mercure, si sa vivacité était reconnaissable, cet air malsain qu’il affichait était tout sauf habituel. 
Enfin, comme dit Francis Huster, « Un texte de théâtre est à voir. Un texte de théâtre est à écouter. Est-ce qu’un texte de théâtre est à lire ? » Laurent Stocker sait nous donner à voir. Il me semble bien qu’il est 2e dan de karaté (ou excellent en escrime, ça reste à confirmer), ce qui lui confère une agilité … impressionnante. Sa gestuelle n’en est que plus parfaite. Il faut voir, par exemple son « Qu’il s’avise de parler latin, j’y suis grec, je l’extermine »… La gestuelle est impeccable et produit immanquablement son petit effet comique.

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On pourrait dire bien des choses en somme sur Laurent Stocker. Mais je pense que le mieux est de le voir. Il est formidable, prodigieux, brillant, étonnant, renversant, drôle, grandiose, talentueux. Parfait. Pour moi, il fait partie des plus Grands acteurs français contemporains. Je n’ai jamais été déçue par son jeu, sa présence est toujours un bienfait pour la pièce.

Merci pour toutes ces belles et inoubliables soirées théâtrales que vous nous offrez.

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Jean-Marie Besset

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Jean-Marie Besset est un auteur que j’ai découvert il y a 2 ans, lors de la première de Ce qui arrive et ce qu’on attend (25 août 2010). Je n’ai pas immédiatement apprecié l’écriture, le style. Malgré tout, j’étais intriguée, persuadée que quelque chose m’avait échappé, et comme j’avais tout de même apprécié la pièce, j’y suis retourné à plusieurs reprises. Il m’a fallu plusieurs représentations pour comprendre l’excellence de ce que je venais de voir. Après cette pièce, j’ai voulu en découvrir d’autres, et j’ai lu, vu des DVDs, et d’autres de ses pièces (Il faut je ne veux pas) …

Cet auteur m’a également interessée par son parcours. En effet, poussé par ses parents, il a d’abord fait une grande école de commerce avant de se diriger vers le théâtre. Ce passé, ces études qu’il ne souhaitait peut-être pas, tout ceci se ressent beaucoup dans son oeuvre : je ne crois pas me souvenir d’une pièce où l’univers des grandes écoles n’est pas mentionné. Une de ses oeuvre a d’ailleurs pour titre Grande École(je n’ai vu que le film, que je n’ai pas beaucoup aimé, mais je pense lire la pièce d’ici peu).

De Besset, j’ai donc beaucoup lu. Certaines pièces m’ont beaucoup plu (Commentaire d’amour, Perthus, Je ne veux pas me marier), d’autres moins (Fête Foreign, RER). Mais j’en élève une bien plus haut que tout ce que j’ai pu lire, ou voir … J’ai longtemps pensé que Ce qui arrive et ce qu’on attend était indépassable. Puis j’ai lu Un coeur français. Dans cette pièce, on découvre Janvier lors de sa transplantation cardiaque. Je ne veux pas m’essayer à résumer plus que cela, car la pièce est bien trop complète pour pouvoir être résumée. Le fait est que cette pièce est grandiose. Jean-Marie Besset y mêle avec brio les sujets de la mort, de l’amour, et de la politique, entre autres. On y retrouve cette tension sous-jacente qui m’avait tant marquée dans Ce qui arrive et ce qu’on attend. De la tension liée à la mort comme aux choix importants devant lesquels se retrouve Janvier. De la tension par les actions qui s’y déroulent, comme par les mots qui s’y disent. Et quel titre : Un coeur français. L’expliquer, ou l’analyser, briserait sa beauté. Il faut lire, pour comprendre. Voir aurait été mieux, mais la pièce ne se donne pas en ce moment. Dans tous les cas, cette pièce m’a vraiment touchée. J’ai pleuré en la lisant, ce qui est plutôt rare. S’il y a une oeuvre de Besset à lire, je pense que c’est celle-ci. J’aimerais beaucoup lire d’autres avis !

De plus, Jean-Marie Besset n’est pas seulement auteur de théâtre. Il est également adaptateur. Par exemple, c’est lui qui a traduit le texte de Will Eno, Thomas Chagrin. C’est également lui qui signe la traduction de The Importance of being Earnest en L’importance d’être sérieux (Oscar Wilde), qui se jouera dès janvier 2013 au TOP. Enfin, à tous ses talents, ajoutons qu’il est également l’un des fondateurs du festival NAVA auquel j’ai assisté cette année. 

 

Adrien Melin

adrienmelin3.jpgAdrien Melin est un jeune acteur que j’ai découvert dans Le Diable Rouge avec Claude Rich et Geneviève Casile, il jouait le jeune Louis XIV. J’étais plus jeune, lui aussi, et pourtant il me semble que j’avais déjà décelé en lui cette chose qu’on trouve chez les excellents acteurs, ce « petit truc en plus » … 

Je l’ai après retrouvé dans Ce qui arrive et ce qu’on attend (JM Besset), puis Thomas Chagrin (Will Eno) et Masques et Nez, et enfin dans Il faut je ne veux pas (Besset) qui se joue en ce moment, à l’Oeuvre. Et chaque fois, j’avais l’impression de découvrir un nouveau comédien. Un nouvel excellent comédien.

Tout d’abord jouant un personnage anxieux, hésitant, quelque peu dérouté et dépassé dans la première oeuvre de Besset, on le retrouvait transformé dans le monologue de Will Eno : seul en scène, et malgré la qualité du texte, il parvenait à saisir tous les regards, à faire passer quelque chose par l’histoire de son personnage. Ainsi, je savais qu’il était aussi bon en seul en scène que parmi une troupe. Mais qu’en est-il de la suite ? Et bien c’est simple : dans Masques et Nez, on a du mal à le reconnaître : sa voix est changée, son masque lui cache la moitié du visage, et il le porte très bien, cela donne quelque chose de très naturel : malgré cette composition, il reste excellent. Ainsi, pour Adrien Melin, ni le seul en scène, ni le rôle principal d’une pièce de JM Besset, ni la composition ne semble faire obstacle à son talent. Enfin, on le retrouve aujourd’hui dans une nouvelle pièce de Besset, et il est absolument renversant : incarnant tout d’abord un personnage de Musset, il enchaîne par un nouveau personnage de Jean-Marie Besset, et à nouveau, il est transformé : ses manières, sa diction, tout est adapté selon le contexte. Merveilleux.

Ainsi, Adrien Melin est un comédien complet. Il fait partie de la promotion 2007 du Conservatoire.

Jouant aussi bien du comique que des pièces plus sombre, ou à caractère plus profond, il excelle dans tous les domaines. On attend avec impatience une tragédie, il serait à mon humble avis, un parfait Hippolyte, et un Titus plus qu’émouvant.

Acteur à suivre. Un Grand, il ira loin, très loin.

Les Caprices de MDT

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 Petit article inattendu sur ce que j’aime et ce qu’au contraire je ne peux pas supporter au théâtre :

 Top 5 des détails susceptibles de m’énerver :

– 5e position : la fumée … quelle est donc cette nouvelle mode de mettre toujours de la fumée ? Entrer dans une salle pour être immédatement asphyxié ne sert absolument à rien …

– 4e position : les applaudissements pendant la pièce. Ça peut arriver que j’applaudisse également, comme après la tirade d’Harpagon par Denis Podalydès (lire ici) ou je peux comprendre cette réaction, comme ici, mais par exemple, applaudire Pierre Arditi lorsqu’il entre sur scène dans La Vérité n’a rien d’essentiel, et ça gâche 

– 3e position : les tousseurs

– 2e position : … et leurs amis les commentateurs

– et le grand vainqueur : une mise en scène à base de « théatre dans le théâtre ». Ça devient trop facile et ça m’énerve immédiatement : je pars alors avec un très mauvais a priori pour ce qui va suivre.

Top 5 de ce qui me met de bonne humeur :

– 5e position : une pièce absolument nulle. C’est plus facile à critiquer et c’est plutôt rare (de moins en moins malheureusement).

– 4e position : des applaudissements nourris et des spectateurs allant jusqu’à se lever pour remercier les acteurs. J’ai rarement été à ce genre de représentation mais je trouve ça vraiment dommage, car la fin du spectacle est le seul moment où le spectateur fait part de ses impressions aux acteurs. Il faut oser !

– 3e position : de belles musiques de transition entre les scènes.

– 2e position : entrer dans la salle avec une allergie (oui je suis très allergique) qui me fait éternuer toutes les 10 secondes et ne pas me moucher une fois durant la pièce : la magie du théâtre fonctionne et c’est le seul remède qui marche à ce jour (si jamais je continuais d’éternuer je sors de la salle, bien sur).

– et en 1ère position … : une bonne mise en scène, d’excellents acteurs et un texte parfait : là est tout mon bonheur.

Présentation de la saison 2011-2012 au Vingtième Théâtre

Tout d’abord, je vous prie de m’excuser d’avance. Une année très lourde m’attend et il se pourrait que le temps que j’accordais l’année précédente à ce blog soit réduit. Les critiques seront donc peut-être moins approfondies.

Je compte ici donner mon avis, brièvement, sur certains spectacles présentés le 5 septembre, au Vingtième Théâtre (tout détailler serait trop long).

Dorian Gray [Oscar Wilde] (24 août – 30 octobre) : Par la magie d’un voeu, Dorian Gray conserve la grâce et la beauté de sa jeunesse. Seul son portrait vieillira. Le jeune dandy s’adonne alors à toutes les expériences. Vous connaissez mon avis sur la pièce, je veux juste préciser que j’ai trouvé l’attitude de Grégori Benchenafi assez déplacée, il n’a fait qu’une courte apparition, sans costume, pour présenter (je cite) « l’atout-charme » de sa pièce : Caroline Devismes, qui a chanté une courte chanson. Pour peu que l’histoire nous soit inconnue, impossible de la deviner ainsi. Vraiment dommage.

Chez Mimi [Aziz Chouaki] (7 septembre – 30 octobre) : Une comédie provençale chantée qui se déroule dans les années 60. Un bistro-guinguette avec ses rumeurs de comptoir et son bal du samedi soir. Un chanteur de rock qui fascine les midinettes. Et puis la guerre, celle d’Algérie. Et, trônant derrière le comptoir, Mimi l’Algérienne, avec sa faconde, son franc-parler et ses silences sur son pays natal : Mimi, l’âme du village. Avant de voir l’extrait présenté, je pensais que j’irais. Après, j’en avais un peu moins envie. Mise en scène qui a l’air assez simple, malgré une histoire qui peut-être intéressante. 

La Sublime revanche [Camille Germser] (2 novembre – 22 janvier) : En 1973, un groupe de danseuses, employées dans différents cabarets parisiens, fondait un syndicat pour se réapproprier corps et spectacle. Elles furent toutes licenciées. Un an plus tard, ces danseuses présentaient leur propre revue. Ce spectacle fit salle comble et scandale durant trois mois, au Théâtre du Soupirail. La Sublime revanche est une reconstitution de cette revue. Ici, c’est le contraire. Aucune envie d’y aller avant d’avoir vu les 2 passages qu’elles ont présentés. Mais après … Oui, je pense que j’irai le voir.

Andromaque, fantaisie barock’  [Pierre Lericq] (9 novembre – 15 janvier) : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime Hector … qui est mort. Après L’Odyssée, la Genèse etAntigone, Les Epis Noirs déracinent Andromaque ! Une fantaisie barock’ où se mêlent et s’entremêlent burlesque et tragédie, chant et danse … avec La Mort comme maîtresse de cérémonie. Et en effet, ce sont deux extraits avec La Mort qui ont été présentés. Je n’ai pas vu le rapport avec Andromaque, mais c’était vraiment pas mal ! J’irai.

L’Hôtel des Roches Noires [Françoise Cadol et Stefan Corbin] (18 janvier – 4 mars) : Des fantômes hantent les murs d’un ancien hôtel. De courants d’air en éclats de rire, ils jouent pour passer le temps. Leur voeu le plus cher serait la réouverture de l’hôtel pour qu’enfin les clients reviennent et avec eux, leurs histoires d’amour. Bientôt arrive un homme avec un coeur qui bat… Indécise. Peut-être, peut-être pas…

Nuremberg, la fin de Goering [Arnaud Denis] (25 janvier – 10 mars) : A la fin de la deuxième guerre mondiale, les Alliés se retrouvent devant un épineux problème : que faire des grands dirigeants nazis ? Ils ne seront pas fusillés, ils seront jugés pour crimes contre l’humanité. C’est le début d’un des plus grands procès du XXe siècle : le Procès de Nuremberg. Sur le banc des accusés, Hermann Goering, deuxième personnage du Reich, attend son jugement. Que dire, à part que le discours du procureur américan, présenté par Jean-Pierre Leroux, ne peut me rendre que plus impatiente …

Alaska forever [création collective] (7 mars – 25 mars) : Au rythme d’un reality show stellaire et déjanté, « L’Homme en blanc », gourou du management et génie de la finance, confie son histoire, celle d’un grand patron de l’industrie pétrolière confronté à une catastrophe écologique sans précédent. Définitivement, non.

Pasolini [Michel Azama] (21 mars – 29 avril) : Communiste-catholique-homosexuel-dissident… controversé-excommunié-persécuté-assassiné ! Film-spectacle retraçant 25 ans de l’histoire et la fin tragique d’un des plus grands poètes, cinéaste, romancier italient du siècle dernier ! L’histoire est sûrement passionante, mais a priori … non.

Antigone [Sophocle] (28 mars – 6 mai) : Dans cette course suicidaire entre deux êtres que tout oppose, trois somédiens endossent tous les rôles tandis que le Choeur, accompagné d’un violoncelle, fait résonner cette langue d’une incroyable modernité. La salle semblait s’être endormie pendant leur présentation : sans hésitation, non.

Léonie Simaga

Léonie Simaga, sociétaire du Français

Léonie Simaga, sociétaire du Français

Léonie Simaga est une actrice que j’ai découverte dans Andromaque de Racine : elle jouait Hermione, et semblait alors parfaite pour jouer la tragédie. Je ne l’imaginais pas en un personnage autre qu’une jeune amoureuse trahie, pleurant sur l’épaule de l’homme qu’elle aime mais qui la rejette, se suicidant au dessus du corps, mort, de Pyrrhus, mélant son sang au sien : en deux mots, une véritable tragédienne. Puis, j’ai appris qu’elle jouait et chantait dans L’Opéra de Quat’sous … pièce que j’ai vue le jour de la fête de la musique : j’avais du mal à croire que j’avais des acteurs, et non des chanteurs, en face de moi. Et particulièrement, semblant se détacher des autres, Léonie Simaga, jouant le rôle principal (Polly), avec une voix magnifique, une gestuelle parfaite, un jeu absolument excellent.

C’est une jeune actrice, née en 1978, sociétaire de la Comédie-Française depuis 2010. Elle a mis en scène quelques pièces (Pour un oui ou pour un non au Vieux-Colombier, La Dernière Lettre et Epître aux jeunes lecteurs au Théâtre du Conservatoire). Elle a également fait un peu de cinéma (Le Bal des Actrices, Mon Pote), apparaissant même dans la série Vénus et Apollon.

Pourtant, sa carrière n’était pas toute tracée ; elle souhaitait plutôt devenir enseignante. Elle fait une hypokhâgne puis une khâgne à Condorcet, mais son échec au concours de l’ENS la dirige vers autre chose ; elle veut réussir un grand concours, et entre donc, tout naturellement, au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où elle reste de 2002 à 2005. Elle entre rapidement à la Comédie-Française car on peut la voir dans Esther en 2004 puis dans Le Cid en 2005 (l’Infante, puis Chimène, en 2007). Elle est engagée comme pensionnaire le 13 juillet 2005, puis devient sociétaire le 1er janvier 2010.

C’est une excellente actrice, que je compte bien suivre ; lorsque j’ai vu sur le programme du Malade Imaginaire qu’elle interprétait, en alternance avec Julie Sicard, Angélique, j’ai espéré tomber sur elle ce soir-là : et lorsque je l’ai vue entrer sur scène, j’ai fait un grand sourire, car il n’y a rien de meilleur que de voir un acteur dont on connaît les capacités sur scène : on sait alors que notre soirée sera assurément bonne, si tant est que l’acteur/actrice en question apparaisse beaucoup. Malheureusement, là, elle avait un rôle plus secondaire : mais cela n’avait pas d’importance car elle est toujours très juste, toujours excellente, qu’elle soit le premier rôle, ou la « simple » amoureuse de second plan. Et j’ai tout de même passé une très bonne soirée (voir ici).

Je pense qu’elle peut tout jouer. Mais, si elle est parfaitement capable de jouer la comédie, la farce, comme L’Amour Médecin, on l’imagine aussi dans un grand rôle tragique ; à quand Phèdre (elle jouerait, bien sûr, Phèdre !) ? Elle a un talent … Elle dégage réellement quelque chose sur scène ; elle illumine le plateau, elle vit son rôle : comment ne pas souhaiter le retour de Pyrrhus vers Hermione après l’avoir vue se lamenter auprès de sa confidente ? comment ne pas s’indigner lorsqu’on voit Angélique découvrir son futur mari, Thomas Diafoirus ? Elle nous séduit par son jeu – parfait, sa voix – douce, son articulation – impeccable, sa beauté …sublime. Enfin, où sont ses défauts ? En a-t-elle seulement ?

Voici une interview, où on peut voir qu’elle n’est pas sûre d’elle … contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, car quand on a un tel talent, on peut se permettre d’avoir, au moins un peu, confiance en soi !

IL NE FAUT JURER DE RIEN,Léonie Simaga par publicsenat

Retour sur les Molières …

Le 17 avril 2011 a eu lieu la 25e cérémonie des Molières.

Je l’ai regardée et je n’ai pas encore eu l’occasion de faire mon petit commentaire …

Dans l’ensemble, c’est tout de même une heureuse surprise. On avait l’habitude de voir une cérémonie ennuyeuse, sans enthousiasme et sans gaieté. Cette année, la cérémonie était animée par Laurent Lafitte (comédien et auteur), qui mettait beaucoup de « punch » dans la cérémonie, et animait avec l’entrain nécessaire, et qu’on ne connaissait pas jusqu’alors pour la présentation des Molières. Cet acteur est entouré, au cours de la cérémonie, par (entre autres) Guillaume Gallienne, Judith Magre, et Valérie Bonneton.

La cérémonie commence par une pièce de Victor Haïm, Jeux de Scène, mise en scène par Zabou Breitman, qui, avec Léa Drucker, forme un duo dynamique. Malgré tout, la pièce ne nous tient pas en haleine, et elle passe lentement.

Enfin, une heure plus tard, la cérémonie commence.

Voici les différents prix :

Molière du comédien ; sont nommés :

–       Niels Arestrup pour Diplomatie
–       Jean-François Balmer pour Henri IV
–       Jean-Claude Dreyfus pour Le mardi à Monoprix
–       André Dussollier pour Diplomatie
–       Christian Hecq pour Un fil à la patte
–       Micha Lescot pour Les Chaises

« Et le Molière du comédien est attribué à Christian Hecq. »

[ … Comment ?!  J’ai vu Un fil à la patte lors de sa diffusion télé, et, bien que Christian Hecq (qui jouait Bouzin) était très bon, il jouait trop « perso » (un des plus gros défauts des acteurs de la comédie française, peut-être : ils ne donnent pas assez aux autres et donc ne donnent pas l’impression d’une troupe réellement soudée). A l’opposé de ce type de jeu, Niels Arestrup et André Dussollier, dans la formidable pièce Diplomatie, qui, à mon humble avis, méritait plus que n’importe qui ce Molière (d’ailleurs, je n’aurais pas su lequel des deux choisir …). ]

Molière de la comédienne dans un second rôle ; sont nommés :

–       Valérie Benguigui, dans Le Prénom
–       Brigitte Catillon, dans Nono
–       Dominique Constanza, dans Un fil à la patte
–       Nanou Garcia, dans Aller chercher demain
–       Christiane Millet, dans Funéraille d’hiver
–       Bulle Ogier, dans Rêve d’Automne

« Et le Molière de la comédienne dans un second rôle est attribué à Bulle Ogier. »

[ Sans commentaire ; je n’avais pas vu les pièces – mise à part Un Fil à la Patte ]

Molière du comédien dans un second rôle ; sont nommés :

–       Maxime d’Aboville, dans Henri IV
–       Jean-Michel Dupuis, dans Le Prénom
–       Guillaume Gallienne, dans Un fil à la patte
–       Thierry Hancisse, dans Un fil à la patte
–       Guillaume de Tonquédec, dans Le Prénom
–       Bernard Verley, dans Rêve d’Automne

« Et le Molière du comédien dans un second rôle est attribué à Guillaume Gallienne. »

[ Molière mérité, à mon avis. C’est un excellent acteur, et c’est vrai qu’il rayonnait dans ses deux rôles du Fil à la Patte. Ceci dit, je connaissais aussi, un peu, Maxime d’Aboville, qui est également un très bon acteur … ]

Molière de la pièce comique ; sont nommés :

       Le gai mariage, au Théâtre des Nouveautés
–       Le Prénom, au Théâtre Édouard VII
       Le Technicien, au Théâtre du Palais-Royal
       Thé à la menthe ou t’es citron ? au Théâtre Fontaine

« Et le Molière de la pièce comique est attribué à Thé à la menthe ou t’es citron ? »

[ Sans commentaire, je n’avais vu aucune pièce ]

Molière du jeune talent féminin ; sont nommés :

–       Audrey Lamy, dans Dernières avant Vegas
–       Aurore Auteuil, dans Le vieux juif blonde
–       Georgia Scalliet, dans Les Trois Sœurs
–       Anaïs Demoustier, dans Le Problème

« Le Molière du jeune talent féminin est attribué à Georgia Scalliet. »

[ Je l’avais vue dans Un fil à la patte … Mmmh … Oui, c’est une bonne actrice ]

Molière du jeune talent masculin ; sont nommés :

–       Grégory Benchenafi, dans Mike
–       Laurent Cazanave, dans Brume de dieu
–       Davy Sardou, dans Le Nombril
–       Benjamin Jungers, dans La Maladie de la famille M.
–       Guillaume Marquet, dans Le Dindon

« Et le Molière du jeune talent masculin est attribué à Guillaume Marquet. »

[ Sans commentaire aucun – Je n’ai vu aucune des pièces présentée ]

Molière de l’adaptateur/traducteur ; sont nommés :

–       Florence Delay, dans La Célestine
–       Alain Ganas, dans Le mec de la tombe d’à côté
–       Dominique Hollier, dans Harper Regan
–       Julien Sibre, dans Le repas des fauves

« Et le Molière de l’adaptateur/traducteur est attribué à Julien Sibre. »

[ Je n’avais vu aucune pièce, mais je sais que Le repas des fauves a connu un grand succès, inattendu d’ailleurs… ]

Molière du théâtre musical ; sont nommés :

–       Mamma Mia ! au Théâtre Mogador
       Mike, au Théâtre Comédia
       La nuit d’Elliot Fall, au Théâtre du Caramel Fou
–       Une Flûte Enchantée, au Théâtre des Bouffes du Nord

« Et le Molière est attribué à Une Flûte Enchantée. »

Cela me permet de préciser que le metteur en scène, Peter Brook, a également reçu le Molière d’Honneur 2011.

Molière du créateur de costumes ; sont nommés :

–       David Belugou, pour Nono
–       Vanessa Sannino, pour Un fil à la patte
–       Françoise Tournafond, pour Les Oiseaux
–       Jean-Daniel Vuillermoz, pour Henri IV

« Et le Molière est attribué à Jean-Daniel Vuillermoz. »

[ Je n’ai pas vu Henri IV ; mais j’ai vu Les Oiseaux – des costumes d’oiseaux, quoi de plus facile ? Non, sans rire, beaux costumes … sans doute ce qui était le plus réussi dans la pièce – et Un fil à la patte – comme habitude à la Comédie-Française, beaux costumes car grands moyens) ]

Molière du créateur lumière ; sont nommés :

–       Dominique Bruguière, pour Rêve d’Automne
–       Fabrice Kebour, pour Pluie d’Enfer
–       Pascal Noël, pour Mike
–       Eric Soyer et Jean-Gabriel Valot, pour Ma Chambre Froide

« Et le Molière est attribué à Dominique Bruguière. »

[ Sans Commentaire – Je n’ai vu aucune des pièces ]

Molière du décorateur/scénographe ; sont nommés :

–       Camille Duchemin, pour Le repas des fauves
–       Bernard Fau, pour Nono
–       Jean Haas, pour Le Dindon
–       Richard Peduzzi, pour Rêve d’Automne

« Et le Molière est attribué à Richard Peduzzi. »

[ Sans Commentaire – Je n’ai vu aucune des pièces ]

Molière de la comédienne ; sont nommées :

–       Valéria Bruni Tedeschi, dans Rêve d’Automne
–       Julie Depardieu, dans Nono
–       Maaïke Jansen, dans Le Technicien
–       Catherine Hiegel, dans La Mère
–       Hélène Vincent, dans La Célestine
–       Dominique Reymond, dans Les Chaises

« Et le Molière est attribué à Catherine Hiegel. »

[ Sans Commentaire – Je n’ai vu aucune des pièces ]

Molière de l’auteur francophone vivant ; sont nommés :

–       Denis Chalem, pour Aller chercher demain
–       Daniel Colas, pour Henri IV
–       Emmanuel Darlev, pour Le mardi à Monoprix
–       Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, pour Le Prénom
–       Valère Novarina, pour Le vrai sang
–       Joël Pommerat pour Ma chambre froide

« Et le Molière est attribué à Joël Pommerat. »

[ Sans Commentaire – Je n’ai vu aucune des pièces ]

Molière du metteur en scène ; sont nommés :

–       Philippe Adrien, pour Le Dindon
–       Patrice Chéreau, pour Rêve d’Automne
–       Marcial di Fonzo, pour La Mère
–       Julien Sibre, pour Le repas des fauves
–       Bernard Murat, pour Le Prénom
–       Joël Pommerat, pour Ma chambre froide

« Et le Molière est attribué à Julien Sibre. »

[ Sans Commentaire – Je n’ai vu aucune des pièces ]

Molière du spectacle jeune public ; sont nommés :

–       Vy, de Michèle Nguyen
–       P.P. les p’tits cailloux, d’Annabelle Sergent et Vincent Loiseau
       Terres !, de Lise Martin
–       Y es-tu ?, d’Alice Laloy

« Et le Molière est attribué à Michèle Nguyen. »

[ Sans Commentaire – Je n’ai vu aucune des pièces ]

Molière des compagnies ; sont nommés :

       Dom Juan, par René Loyon/Compagnie RL
       Les Femmes Savantes, par Marc Paquien/Compagnie de l’Intervention
       Ma Chambre Froide, par Joël Pommerat/Compagnie Louis Brouillard
       Le mardi à monoprix, par Michel Didym/Compagnie Boomerang

« Et le Molière est attribué à Joël Pommerat/Compagnie Louis Brouillard. »

[ Sans Commentaire – Je n’ai vu aucune des pièces ]

Molière du théâtre privé ; sont nommés :

       Diplomatie, au Théâtre de la Madeleine
       Le mec de la tombe d’à côté, au Théâtre de la Renaissance
       Henri IV, au Théâtre des Mathurins
       Le repas des fauves, au Théâtre Michel

« Et le Molière est attribué au Repas des Fauves. »

[ Là encore, indignation ! Outrage ! Je peux comprendre que cette pièce soit bonne, mais lorsqu’on a vu Dipomatie, on ne peut trouver meilleure pièce ! Ca saute aux yeux, c’est incontestable ! Mince, alors ! ]

Molière du théâtre public ; sont nommés :

       Les Chaises, au Théâtre Nanterre-Amandiers
       Le Dindon, au Théâtre de la Tempête
       Rêve d’Automne, au Théâtre de la Ville

       Un fil à la patte, à la Comédie-Française

« Et le Molière est attribué à Un fil à la patte. »

[ La pièce était bonne, sans être excellente non plus … Je trouve d’ailleurs que le succès qu’elle a eue est un peu immérité, et encore une fois, on se demande si cette affluence de personnes ayant la soudaine envie de voir cette pièce n’est pas due au fait qu’elle passe à LA COMÉDIE-FRANÇAISE. Autre chose avec laquelle je ne suis pas d’accord ; le discours de Muriel Mayette, directrice de la C-F, qui annonce qu’ils sont une famille, soudés, amicaux … alors qu’ils se licencient entre eux !!! ]

En conclusion, je suis très déçue que Diplomatie n’obtienne aucun Molière ; il me semble tout de même que c’est une pièce extraordinaire, et ceci est tout de même dû aux deux acteurs exceptionnels qui la portent sur leurs dos.

De plus, il me semble que ce que Mr. Galabru a dit était vrai ; excepté pour les « jeunes talents », ce sont toujours les mêmes qui reçoivent les Molières, souvent des acteurs plutôt âgés ; et il me semble qu’il manque plusieurs noms dans la liste des nommés [regardez les différents articles du blog, vous verrez de qui je parle].  Ok, je m’explique. Je pense notamment à Arnaud Denis en tant que « jeune talent » ou/et « metteur en scène », à Jean-Marie Besset pour « auteur francophone vivant » (bien qu’il n’aie rien publié cette année ; il l’aurait mérité pour une autre année – il a déjà été nommé, ceci dit ! – …), ou encore aux Carboni pour « spectacle musical » (mais , pour ces derniers, ce n’est pas le « genre » des Molières…)

Les Carboni

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Après l’enthousiasme qui a succédé la pièce Un de la Canebière, j’écris mon second article sur les troupes « à suivre ».

Comme je le souligne dans la critique de Un de la Canebière, la troupe ne comporte que de très bons acteurs, mais ils n’excellent pas dans les mêmes domaines ; Marc Pistolesi, joue très bien le clown, et fait beaucoup rire de ses pitreries et acrobaties tout au long de la pièce ; Benjamin Falletto, est excellent dans son rôle de Maître d’Hotel un peu déjanté (pour ne pas dire complètement dingue), et chante également très bien (il fait partie d’un groupe, Absolute) ; Ali Bougheraba est un comique, et, même si sa voix n’est pas aussi travaillée que les autres, il chante relativement bien … se débrouillant pour ramener la chanson « à son avantage » ;  Barthélémy Giulj est très bon dans son rôle de « Bien Allumé des Ampoules » (comme dit Ali B.), tenant toute la pièce en louchant, le dos complètement plié ; Cristos Mitropoulos chante, et joue, vraiment très bien, il n’a aucun défaut (apparent) , sur scène, en tout cas ; Edwige Pellissier n’apparaît pas beaucoup, mais, lorsqu’elle joue la Tante Clarisse, son ton de voix, et son anxiété quand elle ne comprend plus rien de ce qui se passe, sont très bien joués ; Laure Dessertine est tout simplement splendide en Margot, c’est l’actrice que j’ai préféré dans la pièce ; Lucile Pessey, bien qu’un peu « en-dessous des autres » niveau jeu, a une voix plus que ravissante (c’est une véritable chanteuse, ça s’entend) ; Sonia Pintor I Font nous fait beaucoup rire lorsqu’elle réplique en … Catalan ? En tout cas, une langue qui se rapproche de l’espagnol, elle-même étant née à Barcelone. Enfin, les trois musiciens Mathieu Becquerelle, Patrick Gavard-Bondet, et Stéphane « Bouba » Lopez, qui jouent d’un bout à l’autre (oui oui, même avant l’entrée en scène des comédiens), sont essentiels à l’ensemble !

En un mot comme en cent, c’est une troupe vraiment complète, une troupe à suivre (même si elle joue plus souvent à Marseille …) !

Arnaud Denis et Les Compagnons de La Chimère

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Voilà un article sur le « fameux » Arnaud Denis.

C’est un jeune acteur et metteur en scène que j’ai découvert totalement par hasard : en effet, j’allais voir Les Fourberies de Scapin, ce qui est normal étant donné que c’est une pièce que j’adore, avec ma mère, et c’est là que nous avons eu la révélation (si je puis dire !) : après le spectacle, nous avons décidé que nous le suivrions dans toutes ses pièces … Et c’est ce que nous avons fait : j’ai vu 2 fois L’Ingénu, 2 fois Les Femmes Savantes (avec Jean-Laurent Cochet, dont il a été l’élève), 6 fois Ce qui arrive et ce qu’on attend (vous pouvez vous procurer le DVD ici), et 2 fois Autour de la Folie… J’ai également vu voir quelques-unes pièces qu’il a jouées avant les Fourberies : La Mouette (mise en scène Nicole Gros), Les Revenants (mise en scène Arnaud Denis). J’aurais adoré voir La Cantatrice Chauve (Ionesco), mais, malheureusement, le spectacle n’a pas été capté …

Arnaud Denis est né en mai 1983, à Paris. Il devient bilingue après avoir vécu 2 ans en Amérique (Pittsburgh, aux États-Unis), et poursuit ses études à l’École Active Bilingue Jeannine Manuelle (EABJM), où il rencontre Julie Saget, professeur de théâtre, grâce à qui il fait ses premiers pas sur scène dans Les Précieuses Ridicules (Molière. Il jouait Mascarille). Il passe ensuite par les cours Cochet (enfin, Jean-Laurent Cochet ! Ce grand maître … professeur de Lucchini, Dussollier, Depardieu, et tous ces Grands …), puis par le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Lorsqu’on lui demande ce qu’est le métier d’acteur, il dit qu »on ne s’ennuie pas, mais que c’est plus difficile que d’être violoniste » (source). 

En clair, c’est un excellent acteur, et un metteur en scène extraordinaire : il a un don pour choisir ses acteurs, et ses mises en scène sont toujours parfaites. De plus, elles ont la particularité d’évoluer au cours de la saison ; voilà pourquoi il est très intéressant de voir ses pièces plusieurs fois … cela nous permet d’observer les détails qui ont changé : des mouvements en plus, certains passages coupés ou, au contraire, rajoutés. Enfin, il monte des pièces de genre divers, et ne s’adonne pas qu’aux classiques (il passe des Femmes Savantes de Molière à Ce qui arrive et ce qu’on attend de Jean-Marie Besset, puis enchaîne sur Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute).

Mais ce jeune comédien a plus cordes à son arc, et apparaît plusieurs fois à la télé, ou dans des films (comme Vivre !, de Yvon Marciano). Et n’oubliez pas que jouer au théâtre et au cinéma est très différent. Alors, jugez de vous-mêmes ; est-il aussi bon à la télé qu’au théâtre ? [ Oui, mais je préfère le théâtre, et donc je le préfère au théâtre, personnellement ] :

Animation Flash
Et voici une vidéo sur Les Femmes Savantes où on ne le voit qu’une fois, mais où l’on peut entendre les rires de la salle, rires produits grâce à son excellente mise en scène ; il est d’ailleurs interviewé à 2 moments :
Animation Flash

 

Et, pour lui avoir parlé une fois, il n’a pas l’air d’avoir la grosse tête, comme certains …

Enfin … c’est déjà un Grand, alors dans 20 ans, ce sera un Géant !

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1. Les Compagnons de la Chimère jouent Les Femmes Savantes

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2. Les Compagnons de la Chimère jouent Les Fourberies de Scapin

Les Compagnons de la Chimère est la troupe créée par Arnaud Denis en 2003 (Jean-Pierre Leroux assure la charge d’administrateur de la troupe). Les acteurs changent, en général, selon les pièces, mais certains sont plutôt stables, comme Jean-Pierre Leroux (1 : à gauche, debout, la tête penchée, 2 : premier plan) ou Jonathan Bizet (1 : en rouge, debout, totalement à gauche ; 2 : à droite de JP Leroux, il le regarde, il est « au dessus » de Stephane Peyran) . C’est une troupe complète, comprenant des membres de 25 à 70 ans environ, ce qui permet au metteur en scène d’avoir le choix entre un grand nombre de pièces différentes.

Le Site des Compagnons de La Chimère