Ce qui arrive et ce qu’on attend, Vingtième Théâtre

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Critique de Ce Qui Arrive Et Ce Qu’on Attend, de Jean-Marie Besset (mise en scène Arnaud Denis), vu 6 fois
Avec Arnaud Denis, Jean-Pierre Leroux, Adrien Melin, Virginie Pradal, Jonathan Max-Bernard, Blanche Leleu, et Niels Adjiman//François Mougenot.

Voilà une pièce … que j’ai vue 1 2 3 4 5 6 fois.

J’avoue que ce n’est pas le genre de pièce que je serais allée voir, si je ne « connaissais » pas Arnaud Denis (voir article). L’histoire ? Un concours décidera de l’architecte qui construira le premier monument sur la Lune … parmi les candidats, un jeune homme, marié, et qui retrouve un « ami » d’enfance dans le jury … et un autre homme, plus âge, prêt à tout pour faire aboutir son projet …  Ce qui arrive et ce qu’on attend. Quel titre, n’est-ce pas ? On comprend d’ores et déjà que la pièce parle de l’attente. Mais pas seulement. Plusieurs autres thèmes y sont abordés, tels que l’homosexualité, les retrouvailles, l’administration… Mais je ne vais pas trop en dire, et vous laisse découvrir la pièce, soit en la lisant, soit en achetant le DVD lorsque celui paraît  (le lien apparaîtra alors ici).

Je vais donc donner mon avis.

Les acteurs sont excellents, très bien choisis : ils sont au nombre de 7 mais ne sont jamais présents tous en même temps ; Arnaud Denis, qui signe aussi la mise en scène, interprète Nils, un jeune homme issu d’un milieu aisé et qui profite un peu de tout le monde – il est le seul qui n’attend rien de spécial, et d’ailleurs il le dit à un moment (il me semble) « j’ai tout mon temps ». Arnaud Denis, habitué aux rôles de manipulateur (Scapin, Monsieur Trissotin – à quand Tartuffe ?), excelle ici ; il utilise à bon escient son corps : en effet, il est très grand et permet ainsi de mettre son interlocuteur mal à l’aise. C’est quelque chose de très impressionnant et qui marche très bien – il s’en était déjà servi dans Les Femmes Savantes, et j’avais déjà beaucoup aimé, mais il faut le voir pour comprendre (je ne trouve malheureusement pas de photo pour souligner ce que je dis). Le jeune couple formé d’Adrien Melin et de Blanche Leleu « sonne très juste » ; ils sont naïfs, paraissent instables et semblent réellement destabilisés par l’arrivée de Jason (Jonathan Max-Bernard) ; gay, malade du SIDA, cela fait 20 ans qu’il attend son premier amour … alors le retrouver derrière une porte, lui en jury et l’autre attendant d’être jugé … il tentera tout de même sa chance et essaiera de récupérer celui qu’il aime encore … J. Max-Bernard nous touche grâce à sa qualité de jeu, sincère et efficace. Jean-Pierre Leroux et Virginie Pradal forment également un duo parfait (je n’enjolive pas les choses – tout était excellent, je ne fais que dire la vérité) : l’une directrice de l’Architecture et du Patrimoine, autoritaire, dans la force de l’âge mais agissant comme une furie, et l’autre, prêt à tout pour arriver à ses fins (Lebret, personnage interprêté par JP Leroux, participe également à ce concours). Enfin, un huissier (Niels Adjiman puis François Mougenot – ma préférence va largement au premier !) aide au bon déroulement des choses … Il fait entrer les uns, sortir les autres, annonce certains personnages …

La mise en scène est parfaite et je n’ai rien à redire. Les costumes sont simples mais élégants. Le décor … personnellement, je l’adore ! Je me souviens d’une fois où, au commencement de la pièce, une dame derrière moi a dit quelque chose qui ressemblait à « Il est trop simple ce décor ». C’était peut-être la même personne qui a parlé tout le long du spectacle. Mais passons. Le décor ne change pas. Certains accessoires bougent, mais on comprend très bien pourquoi. Je dois dire aussi que la musique est très bien choisie (le groupe Applause).

La pièce dégage une atmosphère de tension, comme une bombe prête à éclater. On sent qu’il y a quelque chose de grave, de très grave, malgré les petites scènes « comiques » entre ces moments dramatiques. Car c’est aussi cela qui fait le Grand de cette pièce. Elle comporte tout ! On rit et on pleure. On est heureux puis anxieux. Et quand on ressort, on n’a plus envie que d’une chose ; la revoir !

 » Ce qui est arrivé était encore mieux que ce à quoi je m’attendais … »

Voici une vidéo sur la pièce : lien. Elle passe au Vingtième Théâtre. Elle passe à présent au théâtre du petit montparnasse (jusqu’au 9 janvier)…  Allez-y, vraiment, allez-y !!!

Placement : les premiers rangs ; comme d’habitude !

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