Masques et Nez, Théâtre Michel

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Critique de Masques et Nez des Sans cou, vu le 26 octobre 2011 au théâtre Michel
Avec en alternance : Jeanne Arenes, Marc Arnaud, Clément Aubert, Jonathan Cohen, Romain Cottard, Florine Delobel, Laurent Ferraro, Tewfik Jallab, Paul Jeanson, Adrien Melin, Igor Mendjisky, Arnaud Pfeiffer, César Van Den Driessche, Esther Van Den Driessche, mis en scène par Igor Mendjisky

J’avais déjà critiqué cette pièce lors du festival d’Avignon. Lorsque j’ai vu qu’elle repassait à Paris, je n’ai pas hésité, et j’ai repris des places.

Igor Mendjisky conserve l’ouverture du spectacle : « Ceci n’est pas un spectacle ». Cela fait rire certains, d’autres sont étonnés. Pas de réaction spéciale pour ma part ; je m’y attendais.

Après une pointe de déception quand j’ai constaté que, dans les 4 acteurs présents sur scène (plus une actrice annoncée comme « en retard ») ne se trouvait pas Adrien Melin, un acteur que j’admire beaucoup, j’ai été heureuse de reconnaître Romain Cottard (qui jouait Hamlet dans Hamlet), qui incarnait un professeur de français (Ferdinand) en collège, prof principal de la « 6e orange ». Dans le genre un peu coincé, il faisait merveille. A côté de lui, je n’ai malheureusement pas le nom des acteurs, mais on trouvait un boxeur sortant de prison (Lucas), un Benoît qui voulait s’affirmer et vaincre sa timidité, une future (peut-être) miss France (Jessica), et une prof de danse sortant du taxi d’un ami ….

Le principe reste le même, c’est-à-dire que 4 acteurs arrivent, et 1 est en retard, ayant préparé un texte plus ou moins connu (seul ou en groupe). Leur metteur en scène, placé sur un fauteuil sur un côté de la salle, leur fait d’abord faire quelques échauffements, puis ils présentent leur travail et attendent des critiques. Ils doivent paraître le plus naturel possible, sachant qu’ils ont tous un rôle totalement composé (la voix, le maintien, les tocs, la gestuelle, le langage).

Voir plusieurs fois une même pièce peut être très intéressant. Ici, c’était le cas. Car après l’avoir vu à Avignon, je m’étais demandée si, oui ou non, c’était de la totale impro … ça me paraissait impossible que la pièce n’ait pas été répétée. Pourtant, à présent, c’est plutôt mon avis. En fait, à présent, cela me semble évident que l’on a devant les yeux une improvisation quasi-totale (car les acteurs préparent tout de même un texte connu pour le travailler sur scène). Et c’est grâce à cela qu’on se rend compte du niveau, très élevé, des comédiens … et également de la qualité de la représentation. Les acteurs ont une excellente répartie et font à plusieurs reprises rire le public par quelques bons mots. Ils ne se coupent jamais la parole. Ils semblent toujours savoir où ils vont (lorsqu’ils miment par exemple) et ne connaissent le trou que lorsqu’ils présentent leur travail au metteur en scène (le trou est n’en paraît donc que plus réel ; c’est-à-dire que, s’ils avaient été à un « vrai » cours de théâtre, sans spectateurs, et qu’ils avaient eu un trou, il aurait eu lieu au même moment … Alors que s’ils avaient un trou lorsqu’ils parlent « normalement » (une discussion entre eux par exemple), c’est un peu invraisemblable dans ce qu’on pourrait appeler « le réel »).

Enfin, la pièce nous permet de découvrir certains textes (hier, étaient présentés : un extrait du Quai des Brumes, une chanson de Renaud, et un extrait de Quai Ouest). Les acteurs et les extraits changent tous les soirs, et ça vaut donc le coup d’y retourner !

Verdict : Impératif !

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