Démons à petit feu

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Critique de Démons de Lars Norén, vu le 19 septembre 2015 au Théâtre du Rond-Point
Avec Anaïs Demoustier, Romain Duris, Marina Foïs et Gaspard Ulliel, dans une mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo

La distribution est impressionnante : Marcial Di Fonzo Bo a réuni de grands acteurs. On connaît le travail commun de Romain Duris et Anaïs Demoustier, notamment dans Une nouvelle amie de Ozon. Gaspard Ulliel, qui intervient rarement au théâtre, avait fait une apparition remarquée aux côtés de Michel Fau dans Que faire de Mr Sloan ? On ne présente plus Marina Foïs, toujours impeccable dans ses rôles au cinéma, qu’elle soit dirigée par Maïwenn ou par Christophe Honoré. Tous ces acteurs de talent réunis sur une même scène, cela ne pouvait que faire des étincelles. Certes, quelques flammèches apparaissent, mais j’aurais apprécié un feu encore plus fourni, une véritable explosion.

La situation rapelle Le Dieu du carnage de Yasmina Reza : deux couples se retrouvent un soir autour d’un verre. L’un d’eux, formé de Frank et Katarina, est en position dominante : ils sont clairement les démons de la pièce. Leur relation, étrange, malsaine, oscillant entre violence et tendresse soudaine, va petit à petit détruire la relation de leurs voisins, Jenna et Tomas, simplement venus passer un moment entre voisins. Une certaine forme de pudeur ressort de leur couple, leurs liens sont clairement moins enragés, plus calme ; ils laisse une sorte de distance entre eux qui n’existe pas entre Frank et Katarina, comme une sorte de gêne.

J’adore ce genre de pièce. Voir les relations poisons qui atteignent des êtres candides, voir l’effet qu’elles peuvent avoir sur eux et l’évolution de leur caractère en conséquence est quelque chose de très intéressant au théâtre. Cela peut être prenant, tendu, inquiétant, et on prend forcément parti pour l’un ou l’autre des personnages, espérant sans cesse qu’il prenne la bonne décision, qu’il agisse de la bonne manière. Un tel thème se doit d’être absolument poignant, absorbant. Si les personnages sont effectivement des démons, chacune de leurs actions devrait nous indigner, nous soulever du plus profond de nous-même. Tel n’est pas le cas ici. Il manque quelque chose, une tension, une atmosphère qui aurait quelque chose d’envoutant.

A qui la faute ? Au texte tout d’abord, qui ne va probablement pas au bout des choses. Lorsqu’on veut faire dans le trash, on y va carrément, car s’arrêter dans ce chemin là ne peut qu’être frustrant. Mais faute également à la mise en scène, qui s’arrête gentiment derrière le texte, là où on aurait pu lui demander de le surpasser en cruauté. Face à un texte qui n’en dit pas assez, j’aurais apprécié que la mise en scène en fasse presque trop, histoire de nous retourner carrément l’estomac. Mais elle « n’envoie » pas assez, et produit moins d’effet qu’attendu. A titre d’exemple, cette scène où Franck déverse les cendres de sa mère sur Katarina aurait dû me tordre le coeur. Or le sentiment d’horreur que j’ai ressenti était uniquement dans ma raison, et non dans mes sens. Pourtant, les acteurs concernés sont auteurs d’interprétations impressionnantes, Marina Foïs en tête. Tour à tour victime et dominatrice, elle forme avec Romain Duris un duo poignant. Lui, de sa démarche droite et précise, prend des allures effrayantes et son regard noir m’a fait baisser plus d’une fois la tête. Je ne peux parler du deuxième duo avec le même enthousiasme. Si Anaïs Demoustier prend les traits de son personnage sur scène, gênée, la voix faible, mal posée, et légèrement niaise, c’est d’après moi plus dû à son manque d’expérience qu’à une réelle composition de sa part. Mais le doute subsiste. En revanche, j’accuse clairement le manque d’expérience de son partenaire, Gaspard Ulliel, qui a raison de son jeu : il se tient mal sur scène, n’articule pas assez, et ne porte pas la voix, si bien qu’on perd des bouts de sa partition. Enfin, il est celui qui donne le moins de contenance à son personnage, qui semble perdu sur scène, et dont les sautes d’humeur sont bien trop brutales pour être crédibles.

C’est dommage : un tel sujet et de tels acteurs auraient pu donner lieu à un grand spectacle. Mais je reste sur ma faim♥ 

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Quand Reza nous raconte la partie

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Critique de Comment vous racontez la partie, de Yasmina Reza, vu le 27 novembre 2014 au Théâtre du Rond-Point Avec Zabou Breitman, Romain Cottard, André Marcon / Michel Bompoil, et Dominique Reymond, dans une mise en scène de Yasmina Reza

De Yasmina Reza, je ne connais qu’Art, mais ça m’a suffit pour me convaincre de prendre des places pour Comment vous racontez la partie. Art est une des pièces les plus parfaites que je connaisse, et incarnée par Arditi, Luchini et Vaneck, c’est une pure merveille. Je n’aurais peut-être pas reconnu la plume de Reza, et tant mieux : je pense que ce qui fait aussi un bon auteur, c’est sa capacité à se renouveler. Ici, le texte est très bon, et la mise en scène ainsi que les acteurs suivent cette excellence : en somme, on passe une très bonne soirée.

Nous nous retrouvons dans la salle polyvalente de Vilan-en-Volène pour une rencontre avec l’écrivain Nathalie Oppenheim, venue présenter son dernier roman : Le pays des lassitudes. Accueillie par un Roland impressionné par l’écrivain, mais également très impatient et heureux de sa venue, elle sera ensuite interrogée par une célèbre journaliste, Rosana Ertel-Keval. Celle-ci ne lui laissera pas une minute de repos, et débutera alors un affrontement puissant, une lutte de tous les instants de la part de l’écrivain pour ne pas s’énerver, de la part de la journaliste pour soutirer des réponses, et enfin de celle de Roland pour calmer le jeu.

Je connaissais tous les acteurs présents sur ce plateau, et pourtant je n’en ai reconnu aucun. Romain Cottard assume pleinement son rôle de responsable culturel qui prend en charge l’invitation de Nathalie Oppenheim. Sa démarche dégingandée, son style intello et sa grande timidité lui donnent un air de grand dadais très touchant. A ses côtés, Zabou Breitman est lumineuse. Ses moments d’emportement jurent avec la sobriété qu’elle semble s’être imposée, et ses envolées sont très réussies. André Marcon campe un maire à la limite de la beauferie, qui apparaît tout d’abord plutôt lourd mais amène finalement une touche de légèreté bienvenue à la fin de la pièce. Mais c’est la sublime Dominique Reymond que je retiendrai le plus, je pense : sa Rosana est piquante et lumineuse. Elle compose un personnage énervant à souhait, un sourire toujours narquois sur le visage et des airs hypocrites, qu’elle troquera lors de la scène finale pour un tout autre visage : sincère. De sa démarche à ses regards, sa composition ne comporte aucune faille. Elle est éblouissante.

Finalement, c’est une jolie pièce portée par d’excellents acteurs. Reza est un véritable auteur de théâtre, et les situations pourtant simples parviennent à nous saisir entièrement. A travers cet écrivain qu’elle met en scène, la critique des médias est abrupte. Ils ne semblent plus avoir de limites, autant dans l’intrusion dans la vie privée que dans les moyens qu’ils sont prêts à mettre en oeuvre pour avoir des informations. Face à cette insistance, l’artiste semble solitaire et à court de moyens. Seuls un sourire forcé et quelques instants d’emportements constituent sa défense. Mais fondamentalement, la solitude est là ; et elle apparaît dans toute sa fragilité lors d’une scène où Zabou Breitman est seule, au sens propre comme au figuré. Puissamment seule.

A voir… en tournée ! ♥ ♥ ♥ 

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Quand la substantifique moëlle de Rabelais prend corps sur scène

Critique de Paroles Gelées, d’après Rabelais, vu le 28 mars au Théâtre du Rond-Point.
Avec Marc Bollengier, François Deblock, Patrick Delattre, Karyll Elgrichi, Samuel Glaumé, Benjamin Guillard/Teddy Melis, Camille de la Guillonière, Jacques Hadjaje, Gosha Kowalinska, Blanche Leleu, Clara Mayer, Geoffrey Rondeau et Hugo Sablic, dans une mise en scène de Jean Bellorini

La pièce s’ouvre en annonçant clairement la couleur : trois personnages se précipitent depuis les coulisses sur la scène, et commencent à discuter de la meilleure manière de se torcher le cul. Pour moi qui ne connaissais pas Rabelais (quelle honte !), la surprise est de taille, mais pas question d’être choquée. Tout le spectacle tournera autour de l’oeuvre de Rabelais, et principalement autour du Quart Livre, que Jean Bellorini et Camille de la Guillonière ont su adapter avec intelligence et respect de l’oeuvre : et pour ceux qui, comme moi, ne parleraient pas couramment la langue de Rabelais, le-dit Camille est là, à expliquer sans cesse tel ou tel mot de l’auteur, campant un monsieur « je-sais-tout » énervant au possible, mais attachant malgré tout.

Après cette introduction à l’oeuvre de Rabelais, le rideau s’ouvre, et l’on découvre la troupe, instruments de musiques à la main, chantant et dansant dans l’eau, sur la scène. Déjà, l’entrain et la qualité, qui seront maîtres durant le spectacle, nous enchante. Et le metteur en scène a pensé à tout, et peut-être un peu trop : chaque acteur aura son moment de gloire. Mais cette envie d’égalité est peut-être de trop, et, si chacun des instants de bravoure reste un beau moment, ils ne sont pas toujours utiles et rallongent le spectacle. Je pense tout particulièrement à la scène où Blanche Leleu effectue une danse dans l’eau : ça rend très bien visuellement et l’actrice peut être très satisfaite de sa performance. Cependant : pourquoi ? Je ne trouve pas d’autre réponse que « pour faire joli ». Dommage.

Cependant, en dehors de ces moments de gloire personnels, c’est un véritable travail de troupe, et ça se sent. Les acteurs donnent au public, l’ambiance est électrique, mais Rabelais reste maître de la soirée. On suit principalement Panurge et son compagnon Pantagruel, le fils du géant Gargantua, dans leur voyage vers l’oracle de la Dive Bouteille, qui leur annoncera si Panurge doit, ou non, se marier. Avant d’entreprendre ce long voyage, d’autres péripéties nous sont contées, comme lors du parcours dans le ventre du géant rabelaisien : scène par ailleurs très réussie. L’aventure de Panurge et de Pantagruel est contée en mêlant amusement et apprentissage : on n’oublie jamais qu’on est là pour Rabelais, et les intervention de Camille de la Guillonière tombent toujours à point. Panurge est incarné avec brio par le jeune François Deblock, qui, courant sans cesse, sautant partout, se déshabillant, plongeant dans l’eau, et déclamant son texte sans une seule fausse note, nous a fait penser à Pierre Niney et sa prestation dans Le Chapeau de Paille d’Italie. L’acteur est impressionnant de maîtrise et de précision, et porte la pièce sans défaillir. A ses côtés, on retient principalement Geoffroy Rondeau qui incarne un personnage complètement décalé, chanteur à ses heures perdues, et qui nous enchante avec sa reprise de Still Loving You, autant que lorsqu’il entonne Tiens, voilà du boudin !. L’acteur, en kilt, se détache un peu du reste de la troupe par son décalage et, bien qu’il semble tirer la couverture à lui, il faut reconnaître qu’il dégage un je ne sais quoi qui sait capter l’attention et la maintenir à lui. Le reste de la troupe suit le même niveau, à l’exception d’un acteur, qui n’a pas su nous convaincre : Benjamin Guillard, qui, laissé comme seul sur le plateau lorsqu’il doit narrer la tempête, ne parvient pas à capter notre attention, à nous emmener dans son histoire, et nous fait juste trouver le temps un peu long.

C’est un beau spectacle, mais on reproche tout de même à Bellorini d’en faire trop : le texte de Rabelais se suffit à lui-même, et tous ces ornements autour, bien que visuellement réussis, ne sont pas toujours véritablement utiles. Malgré tout, le spectacle est plus que plaisant ! ♥ ♥

Le gros, la vache, et le mainate, Théâtre du Rond-Point

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Critique de Le gros, la vache, et le mainate, vu le 1er Mars au théâtre du Rond-Point
Avec Pierre Guillois, Olivier Martin-Salvan, Jean-Paul Muel, Luca Oldani, Pierre Vial, dans une mise en scène de Bernard Menez 

On m’avait prévenue. On m’avait prévenue que c’était spécial. Que c’était limite choquant. Qu’il fallait être très ouvert d’esprit. Que l’humour était un peu noir. Que les blagues étaient de mauvais goût. Mais on ne m’avait pas dit que ce serait aussi génial !

Une histoire abracadabrante, sans queue ni tête, un renouveau constant, une surprise tout de long ! Voilà un merveilleux spectacle. Et pourtant, question « théâtre dans le théâtre », le genre de mise en scène qu’habituellement je déteste, on est servi … C’est-à-dire que d’un bout à l’autre, pas à un moment on ne sort de ce « jeu » là. Et comme je vous ai dit, malgré tout, c’est extraordinaire.

Ce spectacle hallucinant raconte donc l’histoire d’un homme qui doit bientôt accoucher. Il est enceint et vit avec son conjoint, mais deux tantes, ne pouvant pas se supporter, arrivent pour assister à l’accouchement. Enfin bref, une histoire étrange et qui ne tient pas debout. Mais qu’importe.

C’est vrai, dit comme ça ça ne fait pas envie. N’empêche. Si j’ai été hésitante au début, en raison du mauvais goût apparent de la pièce, ce malaise a été bien vite dissipé. Dès le premier coup de théâtre, on ne doute plus à un moment de l’excellente soirée qu’on va passer. Et pourtant, le spectacle aborde des thèmes sombres, tels que la mort ou encore la vieillesse, mais avec un tel détachement qu’on ne sort ni choqué ni déprimé. C’est extrêmement bien fait, parfaitement dosé, et les rires sont au rendez-vous.

De plus, il faut tout de même avouer que la troupe est là, et amène aisément cette pièce à ses sommets. Il est clair que Bernard Menez réalise ici une prouesse considérable en tant que metteur en scène, en nous étonnant continuement. Les acteurs qu’il dirige sont tout aussi bons ; l’auteur de la pièce, qui joue également, du nom de Pierre Guillois, est aussi excellent que son partenaire, Olivier Martin-Salvan : ils forment tous deux un excellent duo, tant pour leurs chorégraphies que pour nous faire rire ! Un autre excellent duo est présent, il s’agit bien sûr de Jean-Paul Muel accompagné de Pierre Vial : ces deux grands acteurs incarnent en travesti les tantes, complètement délurées, qui sont probablement à l’origine du mot de « vache » dans le titre … Malgré certains passages que certains peuvent trouver choquant, ils sont à mourir de rire : Pierre Vial, que j’avais vu dans un rôle beaucoup plus sérieux dans un Musset, ne se ressemble pas, et on se demande quelle folie l’a poussé à incarner ce rôle. Peu importe, grâce à son immense talent et à son plaisir de la scène, il est parfait.

On passe une soirée excellente et inoubliable ! Spectacle à ne pas manquer ! ♥ ♥ ♥

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Moi je crois pas !, Théâtre du Rond-Point

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Critique de Moi je crois pas ! de Jean-Claude Grumberg, vu le 21 février 2012 au théâtre du Rond-Point
Avec Pierre Arditi et Catherine Hiegel, dans une mise en scène de Charles Tordjman

Je n’étais jamais allée au Rond-Point. Quelle belle salle ! Splendide ! Et vaste … Nous étions plutôt bien placées, 4e rang, un peu trop sur le coté peut-être. Mais les acteurs sont talentueux, devraient avoir une certaine présence sur scène, leurs voix portent sûrement, le spectacle peut donner quelque chose de bien.

Le rideau s’ouvre. La scène est à la hauteur de la salle : longue et imposante. Le décor est blanc, assez simple : des murs, un canapé au centre. De belles lumières entourent Catherine Hiegel et Pierre Arditi. Les deux acteurs sont assis sur le canapé. Elle lit le journal Télé. Il semble réfléchir. Et le spectacle commence : « Moi j’crois pas que les fayots font péter ». Le public rit. Je m’insurge intérieurement mais ne dis rien. Le dialogue continue. Les répétitions sont au rendez-vous. « Moi j’crois. – Tu crois quoi ? – Je crois que les fayots font péter. – Tu crois que les fayots font péter ? – Oui. » On pourrait espérer une amélioration. Mais non. Les erreurs de dialogue sont énormes. C’est inintéressant, bas, lourd, redondant … vulgaire. En effet, quel besoin de ponctuer les phrases d’un « t’es conne » ou d’un « t’en as rien à branler » ? Franchement aucun. Même quand on sent une idée, un brin d’inspiration derrière leurs paroles, ce manque de vocabulaire fait tout retomber.

Le principe est simple : un vieux couple est assis sur le canapé, et va s’affronter sur 11 idées, formant 11 sketchs, l’un « croyant » et l’autre « ne croyant pas ». Chaque sketch commence par l’habituel « Moi j’crois pas … » du mari, sa femme répond, ils dialoguent, finissent par se questionner sur le repas et le programme télé, puis allument cette dernière, et le sketch se finit. Déjà, rien que l’idée de base, j’ai du mal… c’est en effet assez étrange de commencer toujours par cette phrase, qui en général est plutôt l’aboutissement d’une pensée, que nous, spectateurs, ne connaissons pas … On se prend donc un sujet en pleine face, plus ou moins intéressant (vous savez, moi, les fayots …), mais qui sera traité de manière telle qu’il deviendra, de toute façon, ennuyeux, répétitif, lent : en un mot, ce n’est pas du tout ce qu’on attendait d’un tel spectacle.

Car les acteurs en scène sont des Noms du théâtre : qui n’a jamais entendu parler de Pierre Arditi ou de Catherine Hiegel ? Il suffit que le menton de l’un apparaisse sur l’affiche de La Vérité la saison dernière pour attirer les foules, quand l’autre met magnifiquement en scène Le Bourgeois Gentilhomme à la Porte Saint-Martin. Leur talent est incontestable… ou du moins, l’était …

Ce n’est effectivement pas la première fois que Pierre Arditi me déçoit. Déjà dans la pièce de Florian Zeller, j’avais trouvé cela étrange qu’il choisisse un tel texte … Mais à côté du texte de Grumberg, celui de Zeller s’approchait d’un Feydeau. Ici, Arditi « fait du Arditi », tout comme dans le Zeller. Si il arrive à redresser un peu le texte à l’aide de sa partenaire, son jeu reste un peu « fade » et on en attendait plus de sa part. Quant à Catherine Hiegel, que je voyais jouer pour la seconde fois (quelle désastreux souvenir que celui des Oiseaux à la Comédie-Française …), elle est dans le ton, évidemment, mais ça paraît si facile … Elle n’a qu’à approuver ou contrer son mari, il n’y a pas de véritable performance d’acteur, quelle déception …

Rien que de me dire que je n’ai pas ri une fois … C’est à peine si j’ai esquissé un sourire. Le seul moment qui m’a fait tirer la bouche en un vague sourire, c’est lors de leur apparent fou rire : peut-être se rendaient-ils compte du niveau de la pièce qu’ils nous présentaient ?
Décevant et déconseillé.  
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