Quatre femmes et un piano, Comédie-Française

gp1213_cabaret-copie-1.jpegCritique de Quatre femmes et un piano, vu le 19 janvier 2013 au Théâtre Éphémère
Avec Cécile Brune, Sylvia Bergé, Julie Sicard, et Martine Chevallier, sous la direction artistique de Sylvia Bergé

La première chose à laquelle j’ai pensé en voyant la distribution, c’est que ça manquait d’hommes. Je pensais que cela se sentirait, que le fait que ces voix masculines que j’apprécie tant au Français soient absentes ici (celles de Clément Hervieu-Léger, Serge Bagdassarian, Michel Favory, entre autres) soit regrettable. Point du tout. Non pas que leurs voix ne seraient pas à la hauteur, non non. C’est que ce cadre intimiste n’est pas si déplaisant : il n’y a que des femmes, chantant des chansons sur la vie des femmes, leurs sentiments, leurs émotions et leurs maux. 
Le rideau se lève, les chansons commencent. Elles ouvrent le cabaret avec une chanson des Parisiennes, « C’est tout de même malheureux ». Les costumes sont sobres, robes et collants rouges et noirs. L’entrain est là, les voix aussi. Même si ce sont quatre femmes devant nous, elles ne chantent pas à la même hauteur, ce qui est le fruit d’un grand travail, à mon avis ; c’est toujours difficile de chanter à une hauteur différente des autres.
Chacune des actrices se distingue, leur manière de s’approprier chaque chanson est différente : j’ai adoré, comme d’habitude, Cécile Brune. Dès qu’elle se se met à chanter, dès que le son de sa voix se fait entendre, on est scotché. Cette voix, unique, si reconnaissable, ce timbre un peu rauque … quel don ! Et puis, Cécile Brune s’approprie entièrement les chansons : lorsqu’elle chante la chanson sur les échalottes de Patachou, elle vit son personnage, elle joue autant qu’elle chante : elle est tout simplement géniale ! Mais ses partenaires ne restent pas en arrière, au contraire ! Julie Sicard excelle dans tous genres de chansons : si émouvante dans une chanson triste et romantique sur les odeurs, si drôle dans la chanson d’Yvette Guilbert « Quand on vous aime comme ça », elle resplendit. Brillant ! Martine Chevallier réalise une très belle performance également : bien que sa voix semble moins travaillée que les actrices, elle n’en tient pas compte, ce qui la rend encore meilleure : elle compose si bien son personnage de « La Servante du Château » que le chant suit facilement, tout comme les rires. J’ai aussi beaucoup aimé « La Décadente », qu’elle chantait avec émotion. Le public semblait de mon avis puisque, lorsqu’une vilaine quinte de toux a eu raison d’elle et que, malgré tous ses efforts, elle a du se retourner pour tousser, les applaudissements ont fusé ! Enfin, je clos mon article en louant la voix de Sylvia Bergé. Les larmes ont coulé lorsqu’elle a chanté « Mon Enfance », de Barbara, chanson que je connaissais et qui ne m’a jamais fait autant d’effet. Des « bravo ! » à foison lorsque l’actrice chantait « Le Concerto » ; « bravo ! » que j’ai moi-même bien nourris, tant les paroles de la chanson était bien déclamées, avec tant de talent. De plus, c’est elle qui a supervisé le spectacle : les chansons, très bien choisies, et l’ambiance intimiste que j’ai tant apprécié, on le lui doit. Bravo !

Bien que le spectacle soit sur les femmes, aucune raison pour qu’il ne soit réservé qu’à elles : alors courez-y !  ♥ ♥ ♥

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